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Le Kurdistan accuse Maliki de "militariser" la société irakienne


Mardi 17 juillet 2012 à 20h02

ERBIL (Irak), 17 juil 2012 (AFP) — La présidence de la région autonome du Kurdistan irakien, en délicatesse avec Bagdad depuis plusieurs mois, a accusé mardi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki de chercher à "militariser la société irakienne".

"L'intention (du Premier ministre Maliki) est de militariser la société irakienne et de soutenir la violence comme moyen de parvenir à ses fins politiques", a affirmé Umid Sabah, porte-parole de la présidence du Kurdistan, dans un communiqué.

Les relations entre le gouvernement irakien et les autorités du Kurdistan, une région riche en pétrole, sont au plus bas depuis plusieurs mois en raison notamment de profonds différends sur le dossier des hydrocarbures.

Massoud Barzani, dirigeant de la région autonome située dans le nord de l'Irak, s'oppose ouvertement à M. Maliki et a apporté son soutien au projet d'un vote de défiance à son encontre au parlement à Bagdad.

"Il ne fait aucun doute qu'il (Maliki) s'entête dans des pratiques contraires aux valeurs démocratiques les plus élémentaires ainsi qu'au principe même d'un partenariat", a affirmé M. Sabah.

En décembre 2011, les Etats-Unis avaient donné leur accord pour vendre 36 avions de combat F-16 à Bagdad dans un contrat de plusieurs milliards de dollars.

M. Barzani avait déclaré s'opposer à ces achats tant que M. Maliki serait au pouvoir, disant craindre qu'il ne les utilise contre le Kurdistan.

Le Kurdistan accuse par ailleurs Bagdad de ne pas le fournir en produits pétroliers (essence, huile, gaz, etc), ce que le ministère irakien du Pétrole dément. Et la région a récemment cessé ses livraisons pétrolières en raison d'un litige financier avec Bagdad.

Dimanche, Bagdad a sommé la Turquie de cesser de recevoir le pétrole du Kurdistan irakien, après que ce dernier eut annoncé qu'il exportait du brut vers la Turquie pour qu'il y soit raffiné et expédié de nouveau vers le Kurdistan sous formes de produits pétroliers. Bagdad avait qualifié ces opérations d'"illégales".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.