Mardi 22 septembre 2009 à 10h27
ANKARA, 22 sept 2009 (AFP) — Des dialogues en langue kurde seront pour la première fois présentés au public d'un théâtre national turc, brisant un nouveau tabou en Turquie où l'usage de cette langue était autrefois banni, rapporte mardi l'agence de presse Anatolie.
La pièce "Vivre la mort", du célèbre écrivain turc Orhan Asena, traite des vendettas et des "crimes d'honneurs", traditions féodales particulièrement répandues dans le sud-est anatolien peuplé majoritairement de Kurdes, rapporte l'agence.
La pièce sera jouée en turc mais contiendra des dialogues en kurde, car elle se déroule dans une zone kurde, a indiqué son metteur en scène, Tamer Levent, cité par l'agence.
La première représentation aura lieu le 1er octobre à Diyarbakir, principale ville du sud-est, selon les autorités locales.
Le gouvernement turc prépare depuis des mois une séries de mesures démocratiques en faveur de la communauté kurde - environ 12 des 71 millions d'habitants en Turquie - pour tenter de mettre fin à 25 ans d'insurrection et de conflit avec cette minorité.
Elles devraient être présentées au Parlement après la fin des vacances parlementaires, le 1er octobre.
Pour renforcer ses chances d'adhérer à l'Union européenne, la Turquie a levé ces dix dernières années les restrictions sur l'usage du kurde, interdit cependant dans la fonction publique.
Le pays a franchi une nouvelle étape dans son ouverture démocratique en faveur des Kurdes en lançant au début de l'année une chaîne de télévision publique avec des émissions entièrement en kurde.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.