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Le juge évincé est toujours sur le papier président du tribunal


Mercredi 20 septembre 2006 à 19h53

BAGDAD, 20 sept 2006 (AFP) — Abdallah al-Amery est toujours sur le papier président du haut tribunal pénal irakien, qui juge Saddam Hussein pour génocide contre les kurdes, jusqu'à ce que sa révocation soit entérinée par le Conseil présidentiel, a indiqué mercredi un diplomate américain proche du tribunal.

La décision "doit encore être approuvée par le Conseil présidentiel", qui regroupe Jalal Talabani (kurde) et ses deux vice-présidents, un sunnite et un chiite. "Techniquement, le juge Abdallah est toujours le président en titre du tribunal", a indiqué ce diplomate.

Le président Talabani se trouve actuellement en visite aux Etats-Unis où il assiste aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU.

Le gouvernement irakien a recommandé mardi le transfert d'Abdallah al-Améry au conseil suprême de la magistrature pour "préserver la partialité du tribunal" ce que le haut tribunal a approuvé et l'audience de mercredi a été présidée par son adjoint, Mohammed al-Oreibi al-Majid al-Khalifa.

Quand la révocation d'al-Amery sera approuvée par le Conseil présidentiel, le panel de juges du haut tribunal se réunira pour choisir parmi ses membres un président, a précisé ce diplomate.

"Donc, Abdallah al-Amery a volontairement décidé de ne pas assister mercredi à l'audience", a-t-il dit.

Le limogeage d'al-Amery a créé des remous à l'audience de mercredi, l'ensemble des avocats de la défense ayant quitté la salle tandis que Saddam Hussein a été expulsé pour avoir voulu protesté contre cette décision.

L'organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch, a pour sa part exprimé des craintes après cette décision, affirmant qu'il s'agit d'"une ingérence injustifiée et pourrait nuire au tribunal".

Les responsables américains ont minimisé la portée de ces critiques, en affirmant que le tribunal "continue de préserver les droits des accusés et de leur assurer un procès libre".

Saddam Hussein et six de ses lieutenants sont accusés de génocide pour avoir ordonné et exécuté les campagnes militaires d'al-Anfal qui auraient fait près de 180.000 morts en 1987 et 1988 au Kurdistan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.