
Jeudi 25 septembre 2025 à 12h47
Bagdad, 25 sept 2025 (AFP) — Le jihadiste français Adrien Guihal, qui avait revendiqué au nom du groupe Etat islamique l'attentat meurtrier de Nice (France) en juillet 2016, sera jugé en Irak aux côtés de 46 ressortissants français récemment transférés de Syrie, a annoncé jeudi à l'AFP une source proche de l'enquête.
"Adrien Guihal, alias Abou Oussama al-Faransi, fait toujours l'objet d'une enquête", a précisé cette source s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Adrien Guihal "a été transféré en Irak il y a deux mois avec 46 autres Français qui seront jugés ici", a-t-elle ajouté.
Adrien Guihal, un jihadiste connu des autorités françaises, visé par un mandat d'arrêt international depuis 2015, avait notamment prêté sa voix à la revendication audio de l'attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016 dans cette ville du sud de la France. C'est aussi par sa voix que l'EI a revendiqué l'assassinat à Magnanville, près de Paris, d'un couple de policiers en juin 2016.
Il est considéré comme l'un des membres français les plus dangereux du groupe Etat islamique, qui s'était emparé de vastes territoires en Irak et en Syrie avant de s'effondrer en 2019.
Adrien Guihal, qui a rejoint l'EI en 2015, avait été arrêté à Raqa, en Syrie, en mai 2018.
Il a passé plusieurs années dans des prisons kurdes en Syrie avant d'être transféré en juillet en Irak en compagnie de 46 autres Français visés par des enquêtes pour leur implication présumée dans des crimes commis par l'EI en Irak.
"Les interrogatoires des 47 ressortissants français se poursuivent", a ajouté la source irakienne, ajoutant que leur appartenance au groupe jihadiste "a été prouvée".
La semaine dernière, les services de renseignement irakiens avaient annoncé que les suspects étaient "recherchés par la justice irakienne pour leur implication dans des crimes terroristes commis en Irak".
Les tribunaux irakiens ont prononcé des centaines de condamnations à mort et de peines de prison à perpétuité contre des personnes reconnues coupables de "terrorisme", y compris des centaines de combattants étrangers de l'EI, dont certains capturés en Syrie et transférés de l'autre côté de la frontière. En 2019, ils ont condamné 11 ressortissants français à mort, qui se trouvent tous dans le couloir de la mort.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.