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Le gouvernement turc critiqué sur son accueil aux "groupes de paix" du PKK


Mercredi 21 octobre 2009 à 16h41

ANKARA, 21 oct 2009 (AFP) — Le gouvernement turc a fait l'objet mercredi de vives critiques de l'opposition et des milieux nationalistes après la décision prise la veille de maintenir en liberté un groupe de rebelles kurdes revenus d'Irak en Turquie dans un geste de soutien aux efforts de paix dans le conflit kurde.

Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) s'est indigné de "l'amnistie de fait" offerte selon lui aux huit rebelles en provenance de bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak qui se sont présentés lundi au poste frontière de Habur, dans le sud-est de la Turquie.

"Il s'agit d'une amnistie politique de fait, mise en oeuvre via l'institution judiciaire", a affirmé le député Isa Gök.

"Les politiciens qui ont préparé le terrain à cette initiative commettent une trahison (...) La nation les en tiendra pour responsables", a pour sa part déclaré Hamit Köse, président d'une association de familles de soldats tués par le PKK.

Les huit rebelles, ainsi que 26 "civils" venant d'un camp de réfugiés kurdes de Turquie dans le nord de l'Irak, ont été libérés mardi, une décision judiciaire d'une mansuétude inhabituelle en Turquie, où la simple expression de sympathies pour le PKK peut conduire en prison.

Le PKK a dépêché en Turquie ces "groupes de paix" pour marquer son soutien aux efforts du gouvernement, qui s'apprête à présenter au Parlement des réformes améliorant les droits des Kurdes et visant à résoudre le conflit kurde, qui a fait quelque 45.000 morts depuis son commencement en 1984.

Balayant les critiques, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est réjoui mercredi de l'arrivée des rebelles et a dit espérer que "beaucoup plus vont venir".

"Nous allons insister sur ce processus (...) et j'ai l'espoir que nous allons le mener à son terme", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Nous avons fait ce que nous avions à faire", a pour sa part affirmé Murat Karayilan, un des principaux dirigeants du PKK, cité par l'agence Firat News. "Nous allons voir à présent ce que va faire le gouvernement (...) Avant tout, les opérations (militaires) doivent cesser et un dialogue doit commencer."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.