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Le gouvernement turc annonce des mesures pour améliorer les droits des Kurdes


Vendredi 13 novembre 2009 à 15h05

ANKARA, 13 nov 2009 (AFP) — Le ministre turc de l'Intérieur, Besir Atalay, a annoncé vendredi au Parlement des mesures très attendues pour améliorer les droits de la population kurde, qui prévoient notamment la possibilité pour les villes "turquisées" de force au fil des ans de revenir à leurs noms kurdes .

"Si les localités le désirent, on leur donnera l'occasion d'utiliser de nouveau leurs noms d'origine", a dit M. Atalay en exposant les détails de l'"ouverture démocratique" à laquelle le gouvernement est prêt à procéder à l'égard de la minorité kurde afin de venir, à terme, à bout de 25 ans d'insurrection séparatiste kurde.

C'est la première fois depuis l'été, date à laquelle le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir a annoncé vouloir régler le vieux conflit kurde en Turquie, que des mesures concrètes sont rendues publiques.

Parmi les autres dispositions légales que prendra la majorité gouvernementale figure la mise en place d'une commission indépendante chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme, en particulier dans le sud-est, région peuplée majoritairement de Kurdes.

"Cette commission publiera dans les plus brefs délais les conclusions de ses enquêtes", a souligné le ministre, affirmant que le "slogan" du gouvernement pour son plan kurde était "plus de libertés pour tout le monde".

Une troisième mesure concernera l'autorisation de fait d'utiliser le kurde dans la vie politique, où l'usage du turc est pour le moment obligatoire.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan devait aussi prendre la parole vendredi au Parlement, avant que les ténors de l'opposition, farouchement opposés à cette initiative, craignant pour l'unite nationale, n'exposent leur point de vue.

Le gouvernement a déjà accru les droits culturels des Kurdes, en autorisant notamment une chaîne de télévision pour cette minorité.

Afin de montrer sa volonté d'aller de l'avant dans les réformes démocratiques, l'AKP a présenté cette semaine un projet de loi à l'Assemblée réduisant les peines encourues par les enfants kurdes arrêtés pendant des manifestations en faveur du PKK (Parti -illégal- des travailleurs du Kurdistan).

Les adolescents jetant des pierres sur les forces de l'ordre à ces occasions sont actuellement jugés comme s'ils étaient des terroristes et encourent à ce titre des peines pouvant aller jusqu'à vingt ans de prison.

Le gouvernement a autorisé dans la foulée les chaînes privées à émettre 24 heures sur 24.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.