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Le dirigeant kurde irakien Barzani s'oppose à des opérations turques en Irak


Samedi 5 novembre 2011 à 14h18

ANKARA, 5 nov 2011 (AFP) — Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani, en visite en Turquie, s'est déclaré opposé à des opérations militaires turques dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes, affirmant que seul un règlement pacifique pouvait mettre un terme au conflit kurde en Turquie.

"Honnêtement, je désapprouve toutes ces opérations (turques) (...) Je ne pense pas que l'on puisse obtenir de résultat avec l'option militaire", a-t-il dit, cité par le journal turc Hürriyet.

Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, arrivé jeudi en Turquie pour évoquer avec les dirigeants turcs la lutte avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a des repaires dans la montagne irakienne, a affirmé qu'il était "très difficile" pour l'armée turque de remporter une victoire décisive sur un mouvement disposant d'une force irrégulière.

Le 19 octobre, une série d'attaques du PKK dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière avec l'Irak, a entraîné la mort de 24 soldats turcs, ce qui a provoqué la colère de l'opinion publique et poussé le gouvernement turc à ordonner une offensive transfrontalière contre les cibles du PKK en Irak.

M. Barzani a qualifié de "crime" le meurtre de soldats turcs et exhorté une nouvelle fois le PKK à cesser ses activités militaires. "Quand le PKK aura fait cela, la Turquie n'aura plus de prétexte de poursuivre sa campagne militaire", en Irak, a estimé M. Barzani.

Le leader kurde qui a rencontré le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et le chef de l'Etat Abdullah Gül, s'est entretenu samedi avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui avait exhorté après l'attaque visant les soldats, un soutien plus actif de l'administration kurde irakien contre le PKK.

Classé parmi les organisations terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, le PKK a pris les armes en 1984 pour créer un Etat kurde dans le sud-est de la Turquie. Les affrontements entre les forces turques et le PKK se sont intensifiés ces derniers mois, et aucune solution politique n'est en vue.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.