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Le chef emprisonné du PKK fait des offres de paix à Ankara (presse)


Lundi 27 juin 2011 à 12h11

ANKARA, 27 juin 2011 (AFP) — Le chef emprisonné des rebelles kurdes de Turquie Abdullah Öcalan a transmis à Ankara des propositions pour mettre un terme à 26 ans de conflit meurtrier, a affirmé un des leaders de la rebellion dans un entretien publié lundi par le quotidien Milliyet.

Öcalan, qui conserve son influence sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) malgré sa détention, a soumis trois "protocoles" à des responsables turcs qui l'ont rencontré le mois dernier sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), a déclaré Murat Karayilan, le numéro deux du PKK.

Les propositions comprennent des réformes constitutionnelles pour accorder une autonomie régionale et une éducation en langue kurde ainsi que des "conditions pour une exclusion complète de la violence et un désarmement sur la base d'un pardon mutuel", a indiqué M. Karayilan, cité par Milliyet.

Öcalan a aussi demandé une levée de son isolement --il ne peut rencontrer que sa famille et ses avocats-- "de sorte que le processus fonctionne correctement", selon le dirigeant kurde, interrogé par Milliyet dans son quartier général des monts Kandil, dans le nord de l'Irak.

"La délégation officielle qui a rencontré Öcalan le mois dernier n'a pas rejeté ces protocoles. Ils ont dit qu'ils allaient les transmettre à l'Etat et au gouvernement (...) Nous attendons une réponse", a ajouté M. Karayilan.

Ankara a accordé ces dernières années des droits culturels aux Kurdes --télévision en kurde, cours privés de kurde-- mais est hostile à une autonomie régionale de l'est et du sud-est anatolien, de peuplement kurde.

L'Etat turc a des contacts sporadiques avec Öcalan, condamné à la prison à vie en 1999.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays. Le conflit kurde en Turquie a fait quelque 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984, selon l'armée.

M. Karayilan a estimé qu'une "fenêtre d'opportunité" s'était ouverte avec les législatives du 12 juin et l'élection de 36 militants kurdes.

Il a cependant déploré comme "un coup sévère aux attentes" des Kurdes l'invalidation d'un des élus, en raison d'une condamnation pour "propagande terroriste", et le maintien en détention provisoire de cinq autres.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.