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Le chef emprisonné du PKK appelle la Turquie à faciliter un accord entre les Kurdes syriens et Damas (parti prokurde)


Mercredi 30 decembre 2026 à 09h56

Ankara, 30 déc 2025 (AFP) — Le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, détenu depuis 26 ans, a appelé la Turquie à faciliter un accord entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et Damas, dans un message partagé mardi par le parti prokurde DEM.

Ce message intervient la veille du délai d'application d'un accord sur l'intégration des forces kurdes dans les institutions en Syrie.

"Il est essentiel que la Turquie joue un rôle de facilitateur, constructif et axé sur le dialogue dans ce processus. Ceci est crucial tant pour la paix régionale que pour le renforcement de sa propre paix intérieure", a affirmé Abdullah Öcalan dans un message écrit et daté du 30 décembre.

"L'exigence fondamentale énoncée dans l'accord signé le 10 mars entre les FDS et le gouvernement de Damas est un modèle politique démocratique permettant aux peuples de se gouverner ensemble. Cette approche inclut également une base d'intégration démocratique négociable avec les autorités centrales. La mise en oeuvre de l'accord du 10 mars facilitera et accélérera ce processus", a-t-il ajouté.

Considérées comme une émanation du PKK, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) constituent l'épine dorsale des FDS.

Un accord conclu en mars dernier entre les Kurdes et les nouvelles autorités syriennes prévoit l'intégration des institutions kurdes au pouvoir central, en particulier leurs forces militaires, appelées à intégrer l'armée syrienne.

Cet accord était censé être mis en oeuvre d'ici la fin de l'année, mais les négociations patinent.

Le dirigeant des Kurdes syriens Mazloum Abdi avait assuré jeudi faire tout son possible pour éviter l'échec de l'accord avec Damas.

Il avait réitéré les demandes des FDS de décentralisation, rejetées par le pouvoir central dirigé par l'ancien jihadiste Ahmad al-Chareh, qui a renversé en décembre 2024 l'ex-président Bachar al-Assad.

Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, proche des nouvelles autorités syriennes, avait exhorté les Kurdes à appliquer l'accord et à ne pas être un "obstacle à la stabilité du pays".

Ankara, qui considère la présence de combattants kurdes à sa frontière comme une menace et a déjà effectué trois opérations armées en Syrie entre 2016 et 2019, a prévenu récemment les Kurdes que les partenaires de l'accord "perdaient patience".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.