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Le chef emprisonné des rebelles kurdes condamne les trois meurtres à Paris


Lundi 14 janvier 2013 à 20h02

ISTANBUL, 14 jan 2013 (AFP) — Le chef rebelle kurde emprisonné en Turquie Abdullah Öcalan a condamné lundi le récent meurtre à Paris de trois militantes kurdes, d'après l'agence de presse Anatolie citant son frère.

"Il est très attristé par le massacre en France et il le condamne", a dit à la presse Mehmet Öcalan après avoir rendu visite à son frère Abdullah, le dirigeant du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), qui est détenu depuis 14 ans sur l'île-prison d'Imrali, près d'Istanbul.

"Ce massacre est un signe (...) Il doit être élucidé le plus tôt possible", a ajouté Mehmet citant Abdullah Öcalan.

Le gouvernement turc a expliqué l'assassinat le 8 janvier de trois militantes kurdes dans la capitale française par la volonté de faire dérailler le dialogue que les autorités viennent à peine de renouer avec Abdullah Öcalan.

Alors que la communauté kurde de France a accusé la Turquie d'être à l'origine de ces meurtres, Ankara privilégie l'hypothèse d'un règlement de comptes au sein du PKK, qui mène une lutte armée contre l'armée turque depuis 1984 (45.000 morts).

Les commentateurs les ont pour leur part liés à la reprise il y a quelques semaines de négociations de paix entre le gouvernement, via le chef des services secrets Hakan Fidan, et Abdullah Öcalan, qui suscitent de nombreuses oppositions.

Les corps des trois femmes tuées, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, devraient être rapatriés mercredi en Turquie, pour être inhumés le jour suivant dans leurs villes natales respectives.

Sakine Cansiz a été une cofondatrice du PKK et passe pour avoir été proche d'Abdullah Öcalan.

Le gouvernement turc, par la voix de son porte-parole Bulent Arinc, a appelé la minorité kurde à "garder son calme" pendant les cérémonies funèbres.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.