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Le chef du Kurdistan irakien appelle le PKK à renoncer à la violence


Mardi 30 octobre 2007 à 10h37

ANKARA, 30 oct 2007 (AFP) — Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani appelle les rebelles kurdes à renoncer à la violence contre l'armée turque, tout en avertissant qu'il ne "prend pas ses ordres" à Ankara, dans une interview mardi publiée dans la presse turque.

Ankara accuse Barzani de tolérer et même de soutenir les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) qui se servent du Kurdistan irakien comme base arrière pour mener ses attaques meurtrières en Turquie.

"Ou le PKK renonce à la violence, ou il se retrouvera confronté non seulement à la Turquie mais aussi à toute la nation kurde", a averti Massoud Barzani dans une interview au quotidien Milliyet.

Il a appelé Ankara a "coopérer pour trouver une solution pacifique et démocratique à la question kurde", suggérant une amnistie pour les rebelles qui mènent une guerre sanglante contre l'armée turque depuis 23 ans.

"L'histoire a montré que ce problème ne peut pas être résolu par des moyens militaires", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il était prêt à tout faire "pour préparer le terrain ici" à une solution pacifique.

Il a regretté le refus d'Ankara de parler directement avec les Kurdes d'Irak des mesures de lutte contre le PKK, considéré comme un groupe terroriste par l'Union européenne et Washington.

"Vous ne voulez pas me parler, et ensuite vous me demander d'agir contre le PKK. Comment cela est-il possible ?", a-t-il noté.

"Je suis un ami de la Turquie mais je ne prends pas mes ordres auprès d'Ankara ou de quiconque", a-t-il ajouté.

Il a confié son inquiétude de voir la question du PKK servir de prétexte à une remise en cause de l'autonomie du Kurdistan irakien.

"Comment expliquer l'hostilité de la Turquie envers le Kurdistan irakien. Peut-être parce que nous sommes le vrai problème pour Ankara et pas le PKK", s'est-il interrogé.

"Nous voulons que la Turquie nous assure que tous ces moyens militaires ne sont pas dirigés contre nous", a-t-il ajouté.

La Turquie a renforcé ses forces le long de la frontière avec l'Irak, massant quelque 100.000 hommes, selon la presse.

La tension a encore augmenté après l'attaque meurtrière du 21 octobre lorsque le PKK a tué 12 soldats turcs dans le sud-est anatolien en faisant huit autres prisonniers.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.