Lundi 21 juin 2010 à 11h20
ANKARA, 21 juin 2010 (AFP) — Le chef de l'armée turque a exhorté à la patience lundi dans la lutte contre la rébellion kurde après des attaques meurtrières durant le week-end, alors que les principaux dirigeants du pays se réunissaient à Ankara pour discuter de la montée des violences rebelles.
"Nous sommes totalement déterminés à combattre l'organisation terroriste jusqu'à ce qu'elle soit anéantie. Ce combat est un combat à long terme et demande de la patience", a déclaré le général Ilker Basbug.
Douze soldats turcs ont été tués durant le week-end lors d'attaques du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays.
Le chef de l'armée a ajouté que la lutte contre les rebelles doit associer des mesures de sécurité et des initiatives économiques en faveur de la communauté kurde qui compte environ 15 millions de personnes sur une population totale d'environ 73 millions.
Il a souligné cependant "qu'il serait erroné de penser que la terreur sera éradiquée seulement en prenant les mesures nécessaires dans les domaines économique et socio-culturel, tant que l'organisation terroriste maintient des éléments armés" dans ses rangs.
L'attaque principale contre les forces turques durant le week-end a été perpétrée tôt samedi contre un avant-poste turc, à la frontière irakienne.
L'aviation turque a répliqué en menant un raid contre les bases arrières du PKK, dans le nord de l'Irak.
L'armée turque a également effectué une incursion terrestre en Irak, jusqu'à une profondeur de 10 kilomètres, dans la nuit de samedi à dimanche, tuant quatre personnes, selon les autorités irakiennes.
Cette incursion terrestre, la deuxième en cinq jours, a été condamnée par Bagdad. Elle n'a pas été confirmée par l'armée turque.
Lundi matin, le président turc Abdullah Gül a réuni le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le ministre de la Défense Vecdi Gonul, le ministre de l'Intérieur Besir Atalay, ainsi que des dirigeants militaires et du renseignement, selon l'agence Anatolie.
Le général Basbug devait également se joindre à cette réunion.
Le gouvernement Erdogan est critiqué pour l'escalade actuelle de la violence. L'opposition l'accuse de menacer l'unité nationale en envisageant des réformes en faveur des Kurdes de Turquie.
Devlet Bahceli, chef de file des nationalistes, a réclamé le rétablissement de l'état d'urgence dans le sud-est.
Avec la fin de l'hiver, les rebelles du PKK ont multiplié les opérations d'infiltration à partir des régions montagneuses d'Irak où 2.000 d'entre eux, selon Ankara, sont retranchés.
Le conflit a fait plus de 45.000 morts depuis 1984, selon des chiffres officiels.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.