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Le cercueil de Talabani drapé d'un drapeau kurde fait débat en Irak


Samedi 7 octobre 2017 à 19h16

Bagdad, 7 oct 2017 (AFP) — La polémique enflait samedi en Irak, anonymes et politiciens kurdes et irakiens défendant ou dénonçant le choix de draper le cercueil du défunt président Jalal Talabani du drapeau kurde et non irakien, sur fond de tensions entre Erbil et Bagdad.

Depuis les obsèques vendredi, les réseaux sociaux étaient en ébullition et l'affaire alimentait les conversations dans le pays. Les autorités kurdes, elles, ont refusé de réagir aux critiques.

Des dizaines de milliers de personnes, dont des dirigeants irakiens et kurdes, ont participé à l'enterrement de l'ex-président d'Irak, vétéran de la cause kurde, dans son fief de Souleimaniyeh, une province du Kurdistan dans le nord du pays.

Ces obsèques d'une personnalité attachée à la diversité au sein du même pays interviennent moins de deux semaines après un vote massif en faveur du "oui" au référendum d'indépendance kurde qui a fortement accru les tensions entre la région autonome et le gouvernement central.

Ala Talabani, nièce du président défunt et députée, qui avait accompagnée la dépouille de Jalal Talabani, mort en Allemagne à 83 ans, a assuré qu'un drapeau irakien avait été apporté pour être poséh sur le cercueil. "Nous avons été surpris de découvrir qu'il n'était plus là", a-t-elle affirmé.

Elle a assuré avoir également été surprise de découvrir que l'organisation des obsèques avait été menée par le gouvernement local du Kurdistan dirigé par Massoud Barzani et non par le parti politique de son oncle, l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

Le dirigeant politique chiite Ammar al-Hakim a réclamé "des excuses", tandis que le porte-parole de Badr, puissante organisation paramilitaire soutenue par l'Iran et opposée à l'indépendance du Kurdistan irakien, a dénoncé une "faute" commise selon lui par M. Barzani et son épouse.

"Ils l'ont fait exprès et ils pensaient à mal, ce ne sont pas des sots pour imaginer qu'ils pourraient continuer à insulter l'Irak sans que nous réagissions et que tout cela nous mène dans des eaux dangereuses", a prévenu Karim al-Nouri.

Ces propos interviennent alors que plusieurs chefs paramilitaires ont déjà mis en garde contre "une guerre civile" si les Kurdes mettaient à exécution leurs velléités indépendantistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.