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Le Canada rapatrie deux femmes et deux enfants de Syrie


Mercredi 26 octobre 2022 à 22h18

Ottawa, 26 oct 2022 (AFP) — Le Canada a annoncé mercredi avoir rapatrié deux femmes et deux enfants détenus dans des camps du nord-est de la Syrie, et inculpé l'une d'elles d'infractions liées au jihadisme.

Cette décision fait suite à des années de pression sur le gouvernement qui a longtemps refusé, pour des raisons de sécurité, de rapatrier les quelque 50 Canadiens qui seraient détenus dans des camps pour proches de combattants présumés de l'État islamique (EI), selon Human Rights Watch.

Si l'on inclut les quatre derniers, seuls sept d'entre eux sont rentrés au pays.

Oumaima Chouay, 27 ans, a été arrêtée à son arrivée à Montréal dans la nuit de mardi, selon la police fédérale, tandis que ses deux enfants nés en Syrie ont été pris en charge par les autorités québécoises qui tentent de joindre leur famille au Canada.

Mme Chouay, qui faisait l'objet d'une enquête depuis 2014, fait face à quatre chefs d'accusation, dont celui d'avoir quitté le Canada pour rejoindre un groupe terroriste et d'avoir participé à ses activités.

La jeune femme avait été faite prisonnière par les Forces démocratiques syriennes en novembre 2017 et détenue dans le camp d'al-Roj, a précisé la police.

La seconde femme rapatriée, Kimberly Polman, 50 ans, était également détenue dans ce camp depuis trois ans.

Elle avait été arrêtée par les forces kurdes en 2019 pour s'être rendue en Syrie quatre ans plus tôt et avoir épousé un combattant de l'EI, ce qu'elle a plus tard dit publiquement regretter.

En mauvaise santé, Mme Polman a été brièvement détenue à son atterrissage mercredi matin puis relâchée, a indiqué son avocat à l'AFP.

Les pays occidentaux sont confrontés à un dilemme quant au traitement de leurs citoyens détenus en Syrie depuis la fin de leurs opérations militaires contre le groupe État islamique dans ce pays.

La semaine dernière, la France a rapatrié quinze femmes et quarante enfants détenus dans des camps sous contrôle des Kurdes.

En 2020, Ottawa avait déjà rapatrié une fillette orpheline de cinq ans, après que son oncle ait intenté une action en justice contre le gouvernement canadien. Un autre enfant et sa mère auraient également été rapatriés en 2021.

Refusant de commenter officiellement, le Premier ministre Justin Trudeau a tout de même répondu aux journalistes que "voyager dans le but de soutenir le terrorisme est un crime au Canada et toute personne qui a voyagé dans le but de soutenir le terrorisme devrait faire face à des accusations criminelles".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.