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Le camp de Grande-Synthe entièrement vidé mardi matin après l'incendie


Mardi 11 avril 2017 à 09h36

Grande-Synthe (France), 11 avr 2017 (AFP) — Le camp de Grande-Synthe était détruit dans sa quasi-totalité mardi matin, au lendemain d'un gigantesque incendie ayant pour origine une importante rixe entre migrants afghans et kurdes, a constaté l'AFP.

Seuls environ 70 chalets en bois étaient intacts sur les 300 que comptait ce site ouvert en mars 2016. Une vingtaine de pompiers s'affairaient sur place, au milieu des carcasses d'abris calcinées et dans une forte odeur de fumée. Quelques bâtiments collectifs ont échappé aux flammes. Des fourgons de CRS patrouillaient dans le camp, vidé de ses occupants, dont une partie avaient été conduits dans la nuit dans trois gymnases de la ville.

De source policière, une première bagarre entre 200 migrants - sur les 1.500 présents dans le camp - aurait éclaté vers 18h45, entraînant une première intervention des CRS. Selon le préfet du Nord, Michel Lalande, qui s'est rendu sur place dans la soirée, la rixe a opposé Afghans et Kurdes.

A 20H00, l'affrontement se serait arrêté avant de reprendre à 21H30, impliquant cette fois 600 migrants. Il y a eu plusieurs départs de feu. Vers 23H40, les pompiers constatent la destruction de 220 cabanons. À 00H40, sommation est faite d'évacuer le camp. Le préfet du Nord en décrète officiellement la fermeture à 01H00.

Ces incidents n'ont pas surpris François Guennoc, vice-président de l'Auberge des migrants, qui livrait des repas à Grande-Synthe. "Nos bénévoles nous disaient qu'il y avait des tensions depuis des semaines, liées à la surpopulation du camp", a-t-il relaté à l'AFP. "Il est probable que les passeurs kurdes aient relégué les afghans dans les cuisines. Depuis la fermeture de Calais, il n'y a pas de centre d'accueil sur la côte. Nous demandons la création de plusieurs centres d'accueil d'urgence, à dimension humaine", a-t-il dit.

"Il y a beaucoup de gens dehors, le préfet va devoir gérer leur relogement dans la journée". Il a évalué à "400 à 500" le nombre de personnes hébergées dans les gymnases".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.