Samedi 30 octobre 2010 à 12h52
SOULEIMANIYEH (Irak), 30 oct 2010 (AFP) — Le Bloc kurde, qui entend jouer le rôle de faiseur de rois au Parlement irakien, se trouve affaibli après le départ de huit députés en dissidence avec les partis traditionnels.
"Nous agirons désormais de manière indépendante au sein du Parlement irakien où continuerons à défendre les droits et les demandes du peuple kurde conformément à la Constitution", a affirmé samedi à l'AFP Latif Kader, membre du bureau politique du parti Goran (Changement), qui compte huit élus.
Lors des législatives irakiennes du 7 mars, les deux formations traditionnelles, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani) et l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani) avaient obtenu 43 sièges sur 325 sièges, les deux partis islamistes 6 sièges et huit pour le Goran.
Elles avaient décidé de former un groupe commun fort de 57 sièges, ce qui les rendaient incontournables dans la formation d'un gouvernement central et leur permettaient d'imposer leurs exigences au moment où sont en concurrence le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki (79 sièges) et l'ex-chef du gouvernement Iyad Allawi (81 sièges).
Les dissidents de Goran ont décidé de se séparer en raison de problèmes internes à la région autonome du Kurdistan. "En août, nous avons établi une liste de plus 2.000 projets de réformes au Kurdistan pour accroître la démocratie dans la région", selon un communiqué publié vendredi.
"Non seulement les autorités n'ont rien fait en ce sens mais au contraire elles ont décidé de prendre des mesures pour accroître leur pouvoir. Aussi, nous avons été obligés d'annoncer notre retrait de la coalition", ajoute Goran.
Goran, dirigé par Noucherwan Moustapha, a été créé en 2009 par d'anciens membres de l'UPK las de voir leurs demandes de réformes renvoyées aux calendes grecques. Il est allé chasser sur les terres traditionnelles de M. Talabani, s'imposant en un an comme le deuxième courant politique au Kurdistan après les deux partis traditionnels.
Goran avait remporté en juillet 2009, 23,57% des suffrages pour le parlement kurde en axant sa campagne sur la corruption.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.