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La victoire des rebelles en Syrie n'est "pas une prise de pouvoir" par Ankara (ministre turc des AE)


Mercredi 18 decembre 2024 à 22h54

Istanbul, 18 déc 2024 (AFP) — La Turquie a rejeté mercredi les propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie de "prise de pouvoir inamicale" par Ankara.

"Ce serait une grave erreur de qualifier ce qui se passe en Syrie de prise de pouvoir", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, dans une interview à Al Jazeera. "Pour le peuple syrien, ce n'est pas une prise de pouvoir. C'est la volonté du peuple syrien qui prend le dessus aujourd'hui."

L'ex-président syrien Bachar al-Assad s'est réfugié en Russie après qu'une offensive éclair menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) l'a chassé du pouvoir au début du mois.

Depuis le début du soulèvement anti-Assad qui a éclaté en 2011, la Turquie est considérée comme un soutien clef de l'opposition à son régime.

Elle a accueilli l'opposition politique, des millions de réfugiés et a également soutenu des groupes armés rebelles.

Pour le chef de la diplomatie turque, il serait erroné de considérer la Turquie comme la puissance qui gouvernera la Syrie après le conflit.

"Ce serait la dernière chose que nous voudrions voir, parce que nous tirons d'importantes leçons de ce qui s'est passé dans notre région, parce que la culture de la domination elle-même a détruit notre région", a-t-il déclaré.

"C'est pourquoi la coopération est essentielle. Non pas la domination turque, pas la domination iranienne ou la domination arabe, mais la coopération", a-t-il ajouté.

"Notre solidarité avec le peuple syrien ne doit pas être caractérisée ou définie aujourd'hui comme si nous gouvernions la Syrie. Je pense que ce serait une erreur", a-t-il conclu.

Il a par ailleurs estimé que son pays n'aurait aucune raison d'intervenir dans le pays voisin si les nouveaux dirigeants syriens traitaient "correctement" la question des forces kurdes qu'Ankara considère comme des "terroristes".

"Il y a maintenant une nouvelle administration à Damas. (...) Je pense donc que s'ils s'occupent correctement de ce problème, nous n'aurons aucune raison d'intervenir", a-t-il déclaré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.