Jeudi 15 octobre 2009 à 20h16
BAGDAD, 15 oct 2009 (AFP) — Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a affiché jeudi à Bagdad sa "détermination" à combattre les rebelles kurdes du PKK réfugiés dans le nord de l'Irak et a jugé difficile d'accroître le débit de l'Euphrate en dépit des demandes de l'Irak frappé par la sécheresse.
"Nous continuerons à combattre (le PKK) et nous (la Turquie et l'Irak) confirmons notre détermination à éradiquer ce terrorisme qui menace nos deux pays", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse, selon la traduction arabe de ses propos.
Plus tôt dans la journée, M. Maliki avait demandé à la Turquie de "respecter sa souveraineté" lors d'opérations militaires turques contre les rebelles kurdes du PKK au Kurdistan irakien.
Le chef du gouvernement irakien "a demandé de respecter la souveraineté de l'Irak, assurant que personne ne pouvait la violer", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh.
M. Maliki "a dit que l'Irak n'avait rien à voir avec les opérations (turques contre le PKK) et cherchait simplement à protéger sa souveraineté", a ajouté le porte-parole.
Mis en place en novembre 2008, un comité tripartite composé de la Turquie, de l'Irak et des Etats-Unis, est chargé de régler la question de la présence du PKK dans la région autonome irakienne, a-t-il souligné.
Mardi devant le Parlement turc, M. Erdogan a indiqué que la question de la lutte contre les rebelles du PKK en Irak, figurerait à l'ordre du jour de ses discussions. Les députés turcs ont approuvé le même jour le renouvellement pour un an de l'autorisation de procéder à des raids contre les rebelles kurdes en territoire irakien.
Les rapports turco-irakiens se sont nettement améliorés depuis l'an dernier après que l'administration de Bagdad et celle kurde (nord) se sont engagées à faire en sorte que le Kurdistan irakien ne devienne plus un sanctuaire pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les deux dirigeants ont également discuté de la question sensible de l'eau. L'Irak reproche à Ankara de ne pas ouvrir les vannes de ses barrages sur l'Euphrate pour permettre à son voisin de lutter contre la sécheresse qui le frappe.
"J'ai donné des ordres pour augmenter le débit vers l'Irak et la moyenne est actuellement de 550 mètres cubes par seconde", a expliqué M. Erdogan, soulignant qu'un accord de 1987 prévoyait un débit de 500 m3/s. Ali al-Dabbagh avait auparavant précisé qu'Ankara laissait actuellement passer 440 m3/s.
"J'ai rencontré des députés irakiens qui m'ont demandé plus d'eau, a lancé M. Erdogan. J'ai réalisé qu'ils ne comprenaient pas les détails (de l'accord), ou alors il y a une autre raison derrière leur extrémisme."
Lors de cette visite officielle, 48 protocoles d'accord renforçant la coopération politique, énergétique et commerciale ont été signés, selon le chef du gouvernement turc qui était accompagné de neuf ministres.
"Les échanges commerciaux représentent 5 milliards de dollars actuellement et ils passeront à 20 milliards bientôt", a précisé M. Erdogan.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.