Dimanche 27 juin 2010 à 11h28
ANKARA, 27 juin 2010 (AFP) — Une importante délégation turque se rendra mardi au Kurdistan irakien pour développer les liens commerciaux bilatéraux, en dépit des tensions créées par la présence dans la région de rebelles kurdes en lutte contre Ankara, a annoncé dimanche un journal turc.
Le ministre chargé du commerce extérieur Zafer Caglayan, accompagné d'environ 200 hommes d'affaires, a émis le souhait que le développement des échanges bilatéraux permettra d'apaiser les tensions.
"Le commerce est la clé de la politique... Le fait d'améliorer les relations d'affaires permettra de résoudre notre problème. Le terrorisme ira décroissant avec une amélioration de la situation économique, tant dans la région (le nord de l'Irak) qu'en Turquie", a déclaré M. Caglayan au journal Milliyet.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, a multiplié les incidents meurtriers avec les forces turques, ces dernières semaines.
Le mouvement utilise ses repaires du nord de l'Irak pour lancer des attaques sur le sol turc, provoquant en retour des raids aériens de l'aviation turque en territoire irakien.
M. Caglayan, qui doit rencontrer mardi le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a précisé qu'il demandera, au nom de son gouvernement, plus de soutien des autorités kurdes d'Irak dans la lutte contre le PKK.
La Turquie a souvent accusé les Kurdes d'Irak de tolérer ou même d'aider le PKK.
En visite à Ankara le 3 juin, M. Barzani avait assuré que "tous les efforts" seraient faits pour prévenir les attaques du PKK, tout en prônant une solution politique au conflit.
En dépit de ces tensions, les hommes d'affaires turcs sont très actifs au Kurdistan irakien.
"80 pour cent des denrées alimentaires et des vêtements vendus dans le nord de l'Irak sont des produits turcs. Les entrepreneurs turcs participent à de nombreux projets dans la région", a déclaré M. Caglayan.
"Mais il y a encore beaucoup à faire, dans les infrastructures, les hôpitaux, les écoles. Les Turcs sont les candidats les plus ambitieux dans tous ces domaines", a-t-il ajouté.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.