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La Turquie s'en prend au Centcom américain pour un tweet sur les Kurdes syriens


Jeudi 12 janvier 2017 à 10h43

Istanbul, 12 jan 2017 (AFP) — Le Commandement central américain (Centcom) s'est attiré les foudres de la Turquie jeudi en publiant sur son compte Twitter un communiqué d'une coalition armée syrienne démentant tout lien avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) comme l'en accuse Ankara.

Washington soutient en Syrie la coalition arabo-kurde des forces démocratiques syriennes (FDS), son alliée la plus efficace sur le terrain dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Ce soutien suscite des frictions régulières avec Ankara qui considère comme une façade la composante arabe de cette force, dominée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) liées au PKK, classé comme un groupe terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Au moment où les critiques turques envers Washington s'amplifient au sujet de ce soutien, le Centcom a publié sur son compte Twitter officiel un communiqué des FDS démentant tout lien avec le PKK.

"Les FDS confirment qu'elles n'ont aucune affiliation ou lien avec le PKK", a écrit mercredi soir le Centcom dans son tweet en y joignant une copie du communiqué des FDS.

"C'est une blague ou @Centcom a-t-il perdu la tête?", a réagi jeudi matin, également sur Twitter, Ibrahim Kalin, le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Vous pensez que quiconque va gober ça? Les Etats-Unis doivent cesser d'essayer de légitimer un groupe terroriste", a-t-il ajouté.

Pour exprimer son étonnement, l'ambassadeur turc à Washington a usé de l'ironie, écrivant dans un tweet que le compte du Centcom "doit avoir été piraté par le PKK".

La coopération de Washington avec les milices kurdes syriennes a sérieusement plombé ces derniers mois les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, tous les deux membres de la Coalition internationale qui lutte contre l'EI.

Dans un tribune publiée mercredi par le Washington Post, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a regretté "l'insistance des Etats-Unis à travailler en Syrie avec une organisation terroriste, le YPG/PYD", qualifiant cette coopération de "moralement corrompue".

La Turquie a lancé en août une intervention militaire dans le nord de la Syrie visant l'EI mais aussi les YPG qu'Ankara cherche à tout prix à empêcher de faire la jonction à sa frontière entre les "cantons" d'Afrine et Kobane qu'elles contrôlent dans le nord de la Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.