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La Turquie responsable de l'escalade de la violence en Syrie (chef kurde syrien)


Mardi 26 février 2013 à 18h58

PARIS, 26 fév 2013 (AFP) — La Turquie est responsable de l'escalade des violences en Syrie, où elle instrumentalise des groupes de combattants jihadistes, a affirmé mardi à Paris le chef de l'Union démocratique kurde (PYD), le principal parti kurde syrien.

"La Turquie a fait dévier la révolution de son cours, a participé à sa militarisation. Elle a soutenu des groupes jihadistes", a déclaré Saleh Muslim du PYD, la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie), au cours d'une conférence de presse à Paris.

Il a accusé l'Etat turc de s'ingérer dans les affaires syriennes. "Il essaie d'influencer la situation dans le sens de ses intérêts. Il a lié son soutien à l'opposition syrienne à la condition que les Kurdes soient écartés du mouvement", a-t-il dit.

Parmi les groupes jihadistes instrumentalisés par Ankara figure "le front al-Nosra qui dispose de bases d'entraînement en Turquie", a affirmé M. Muslim.

Le leader du PYD estime également que "l'opposition de l'extérieur", réunie notamment au sein de la Coalition nationale syrienne, a des "relations étroites avec le régime turc et ne veut pas traiter avec le conseil suprême kurde", embryon d'administration dans les zones kurdes contrôlées par le PYD.

Les régions kurdes de Syrie, que le PYD appelle "l'ouest du Kurdistan", bénéficient d'une relative autonomie depuis le début de la contestation en mars 2011, qui a tourné à la guerre civile.

Depuis l'été 2012, des combattants organisés dans des comités de protection du peuple kurde (YPG), bras armé du PYD, assurent la sécurité des zones kurdes.

Saleh Muslim a toutefois assuré que le PYD allait coordonner ses actions avec l'Armée syrienne libre (ASL), le principal groupe de l'opposition armée en Syrie, pour faire tomber le régime de Bachar al-Assad.

Mais il a entretenu le flou sur ces actions en se disant "hostile à la militarisation du conflit". "Ce que nous faisons est différent, il s'agit d'autodéfense", a-t-il assuré.

Les régions du nord et du nord-est de la Syrie abritent la plupart des deux millions de Kurdes du pays, dont les milices sont indépendantes de et parfois hostiles à l'ASL.

A côté de l'ASL, différents groupes de combattants, salafistes ou jihadistes, majoritairement sunnites, combattent l'armée syrienne de Bachar al-Assad.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.