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La Turquie rejettent les critiques de l'UE au sujet des purges


Lundi 7 novembre 2016 à 12h40

Ankara, 7 nov 2016 (AFP) — La Turquie a protesté lundi auprès des ambassadeurs de l'Union européenne à Ankara contre les critiques de leurs pays au sujet des purges menées depuis le putsch avorté de juillet, a indiqué un ministre turc.

Ces critiques se ont amplifiées ces derniers jours après l'arrestation vendredi d'une dizaine de députés du principal parti prokurde de Turquie, le HDP, dont ses deux chefs.

"Nous leur avons fait part de notre malaise au sujet des positions prises par l'UE", a déclaré à la presse le ministre des Affaires européennes Omer Celik après avoir convoqué les ambassadeurs des pays de l'UE en poste à Ankara pour un entretien.

"Nous traversons une période très fragile dans les relations entre la Turquie et l'UE. S'opposer en permanence à la Turquie n'est pas la bonne politique", a-t-il ajouté.

La Turquie négocie depuis des années son adhésion au bloc européen mais les tractations sont actuellement enlisées.

Ankara attend dans l'immédiat une suppression de l'obligation de visa pour ses ressortissants à l'entrée dans l'UE, dans le cadre du pacte conclu avec l'UE pour freiner l'afflux des migrants vers l'Europe passant par son territoire. Mais les discussions sur ce point sont également très difficiles.

M. Celik a qualifié de "racistes" les appels de certains hommes politiques ou partis européens à l'arrêt du processus d'adhésion de la Turquie.

Il a de nouveau reproché à l'UE ce que Ankara perçoit comme un soutien insuffisant après le putsch avorté contre le président Recep Tayyip Erdogan à la mi-juillet.

"Il est inacceptable que certains de nos amis européens disent en une seule phrase qu'ils nous soutiennent puis émettent neuf phrases de critiques", a-t-il dit.

Ankara accuse le prédicateur musulman exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat, ce que l'intéressé dément catégoriquement.

M. Gülen dirige un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises que les autorités turques considèrent comme une organisation terroriste qu'elles désignent par le terme "FETÖ", pour "Organisation terroriste des partisans de Fethullah".

M. Celik s'est en outre insurgé contre des déclarations à une radio allemande du ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn dans lesquelles celui-ci a dressé un parallèle entre les purges en Turquie et les méthodes nazies.

Ces déclarations "reflètent un manque de connaissances historiques. Le combat actuel de la Turquie rappelle, bien au contraire, celui livré contre les Nazis après leur arrivée au pouvoir", a-t-il dit.

"Comparés à FETÖ, les Nazis apparaissent comme des apprentis ou des élèves d'une école primaire", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.