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La Turquie réclame les dirigeants du PKK en Irak (presse)


Samedi 10 juillet 2010 à 09h48

ANKARA, 10 juil 2010 (AFP) — La Turquie a demandé aux Etats-Unis, à l'Irak et à l'administration kurde irakienne de lui livrer les dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie) réfugiés dans la montagne irakienne, rapporte samedi le journal turc Hürriyet.

Une liste de 248 rebelles, dont des commandants militaires comme Murat Karayilan, Cemil Bayik et Duran Kalkan, a été remise aux autorités américaines, irakiennes et kurdes pour qu'ils soient livrés "dans les plus brefs délais" aux autorités turques, souligne le journal, citant des hauts responsables turcs qui ont requis l'anonymat.

La Turquie propose aussi "si nécessaire" une opération conjointe pour capturer ces hommes, précise le quotidien.

"L'étau ne s'était jamais autant resserré" autour des chefs du mouvement rebelle qui dispose de bases arrière dans le nord de l'Irak, sous administration kurde, indique l'une de ces sources.

En 2008, la Turquie, l'Irak et les Etats-Unis ont créé un comité tripartite pour coordonner la lutte contre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et de nombreux pays.

Depuis la fin mai, le PKK multiplie ses attaques contre l'armée turque dans l'est et le sud-est anatolien.

L'aviation turque bombarde régulièrement les positions rebelles dans le nord de l'Irak et a mené une série d'incursions terrestres dans cette région où, selon Ankara, sont retranchés environ 2.000 rebelles.

Ankara bénéficie des renseignements fournis par les Etats-Unis, son allié de l'Otan, sur les repaires et déplacements du PKK.

Dans un entretien télévisé la semaine dernière, le chef d'état-major turc, le général Ilker Basbug, s'en est vivement pris à l'administration kurde irakienne, l'accusant d'inaction contre le PKK. Ces déclarations ont nourri les spéculations dans la presse sur une éventuelle incursion terrestre d'envergure de l'armée dans cette zone.

Le conflit kurde en Turquie a fait, selon l'armée turque, quelque 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.