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La Turquie plaide contre le PKK auprès du directeur de la CIA


Lundi 12 decembre 2005 à 19h07

ANKARA, 12 déc 2005 (AFP) — La Turquie a continué à exercer une pression sur les Etats-Unis lundi, profitant de la visite à Ankara du directeur de la CIA, Porter Goss, pour renouveler sa demande à Washington d'agir contre les rebelles séparatistes kurdes dans le nord de l'Irak.

"Dans la lutte contre le terrorisme, tous les pays soulignent l'importance du partage des informations, il est bien connu que la Turquie agit ainsi avec les Etats-Unis et d'autres pays, et la visite du directeur de la CIA devrait être vue dans ce contexte", a souligné le ministre de la Justice, Cemil Cicek, après une réunion de cabinet.

"En outre, nous avons des attentes spécifiques en ce qui concerne les Etats-Unis, notamment à propos de cette organisation séparatiste terroriste", a-t-il ajouté.

Le ministre faisait référence au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Washington et Ankara et qui utilise le nord de l'Irak comme base arrière pour ses opérations en Turquie.

Le conflit opposant depuis 1984 les forces de sécurité turques et le PKK - qui revendique l'indépendance de la région majoritairement peuplée de Kurdes du Sud-Est anatolien - a fait quelque 37.000 morts.

La Turquie est depuis longtemps irritée par la réticence des Etats-Unis à agir contre les bases du PKK établie dans le nord de l'Irak vers lesquelles les militants se sont repliés après avoir décrété un cessez-le-feu unilatéral en 1999. Elle a même menacé de se livrer à des opérations hors de ses frontières, en Irak, si la menace n'était pas éliminée.

Mais à l'engagement militaire, Washington préfère jusqu'à présent, agir en amont, pour assécher les ressources financières du groupe.

La visite de M. Goss intervient une semaine après celle du directeur du FBI (police fédérale américaine), Robert Mueller, qui s'est entretenu avec de hauts responsables turcs de la question du PKK.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a démenti dimanche que la centrale de renseignement américaine ait interrogé des suspects sur son sol. Il a toutefois confirmé qu'un appareil américain, soupçonné d'avoir été affrété par la CIA, avait fait escale à deux reprises à Istanbul en octobre et novembre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.