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La Turquie fustige l'Autriche pour avoir laissé filer un cadre du PKK


Jeudi 19 juillet 2007 à 11h56

ANKARA, 19 juil 2007 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül s'en est violemment pris jeudi à l'Autriche pour n'avoir pas arrêté un cadre des rebelles kurdes de Turquie recherché par un mandat d'arrêt international et qui a pris la fuite après avoir été inculpé en France.

"C'est une très grosse erreur, c'est aberrant et inacceptable", a dit le ministre devant les caméras de télévision à Kayseri (centre), sa circonscription, où il se trouve en campagne électorale avant les législatives de dimanche.

Ali Riza Altun, considéré comme l'un des fondateurs et le "trésorier" du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), a été inculpé en février par un juge parisien pour des activités terroristes présumées et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la région parisienne.

Il a ensuite pris la fuite et gagné l'Irak au début de ce mois, selon les autorités turques.

M. Gül a expliqué que ce "terroriste" avait été interpellé en Autriche en possession d'un faux passeport mais remis en liberté avant de prendre aussitôt un vol à destination d'Erbil, ville du nord de l'Irak où le PKK dispose de bases arrières pour attaquer la Turquie.

"Il est inacceptable qu'un pays européen puisse faire une telle chose (...) c'est la dernière chose qu'un pays de l'Europe puisse faire", a dit M. Gül, qui a précisé qu'une note de protestation avait été remise mercredi à ce sujet à l'ambassadeur d'Autriche à Ankara.

Le ministre a déploré que l'attitude des autorités autrichiennes "sape les fondements de la lutte internationale contre le terrorisme".

Ankara demandera à l'administration de Bagdad d'extrader Altun, a ajouté M. Gül.

Les rebelles kurdes ont pris les armes en 1984 contre le pouvoir central d'Ankara pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.