Page Précédente

La Turquie "frappée plus fort" en cas d'opérations hors de ses frontières


Mercredi 19 octobre 2011 à 15h40

erbil (Irak), 19 oct 2011 (AFP) — La Turquie s'expose à être frappée "plus fort" si elle mène des opérations militaires hors de ses frontières, a déclaré mercredi un porte-parole du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Ahmed Denis.

"L'armée turque sera frappée plus fort si elle essaie de mener des opérations militaires à l'extérieur des frontières turques", a-t-il dit à l'AFP au lendemain de la mort de vingt-quatre soldats turcs dans des attaques multiples de rebelles kurdes à la frontière irakienne, selon Ankara.

"Nous avons annoncé auparavant que s'ils lançaient des opérations militaires hors de leurs frontières, ils feraient face à une confrontation militaire. Nous ne leur permettrons pas de mener une incursion militaire dans le Kurdistan irakien. S'ils mènent cette incursion, ils ne pourront pas en sortir", a lancé M. Denis.

Selon lui, les affrontements entre rebelles et Turcs ont démarré la veille lorsque les militaires turcs ont tenté de passer la frontière irakienne pour les pourchasser. "Ce qui s'est produit n'était pas prévu par le PKK", a-t-il affirmé.

"Les forces aériennes turques ont bombardé lourdement plusieurs zones du nord de l'Irak, puis ont suivi des opérations terrestres", a-t-il dit. Selon lui, le PKK a tué 100 soldats turcs et en a blessé "un grand nombre" d'autres, et saisi de grandes quantités de munitions.

"La bataille continue dans certaines zones et il y a des bombardements par avions de combat et hélicoptères. Les forces turques ont tenté de passer la frontière et le début de leur attaque a été énorme mais nos combattants les ont affrontés", a-t-il souligné.

Un autre porte-parole du PKK, Dozdar Hammo, a indiqué que cinq combattants rebelles avaient été tués mardi soir.

Selon le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, des troupes d'élite turques sont entrées en territoire irakien pour pourchasser les assaillants kurdes, "comme le permet le droit international". Il a aussi fait état d'"opérations d'envergure" à la frontière irakienne contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le PKK a multiplié considérablement ses attaques depuis l'été, prenant pour cible aussi des civils, après une accalmie et la Turquie a menacé d'intervenir militairement jusqu'en Irak.

L'aviation turque bombarde régulièrement les caches du PKK dans la montagne irakienne mais les analystes soulignent la nécessité d'incursions terrestres pour nettoyer les bases arrière des rebelles qui utilisent ce territoire comme point d'appui pour mener des attaques sur le sol turc.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.