Lundi 18 mars 2013 à 10h13
ANKARA, 18 mars 2013 (AFP) — Le ministre turc de la Justice Sadullah Ergin a exclu dimanche soir une amnistie générale pour les rebelles kurdes et demandé leur départ de Turquie d'ici la fin 2013, alors que son gouvernement négocie une solution politique au conflit kurde.
"Il n'y a pas de place dans notre esprit pour une amnistie générale" pour les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), a dit M. Ergin dans un entretien à la chaîne privée Kanaltürk.
Le ministre a également souhaité que les quelque 2.000 rebelles du PKK retranchés dans les montagnes du sud-est de la Turquie achèvent leur retrait prévu du territoire turc d'ici la fin de cette année.
"Il peut y avoir certaines périodes (pour un retrait). D'ici la fin de 2013 est la formule la plus correcte", a-t-il estimé.
M. Ergin s'exprimait trois jours avant le nouvel an kurde, le Newroz, jeudi, où, selon les sources kurdes et du gouvernement turc, le chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan devrait déclarer un cessez-le-feu unilatéral.
M. Öcalan devrait ultérieurement, selon ces mêmes sources, appeler ses troupes à déposer les armes d'ici au mois d'août.
"Le cessez-le-feu et le retrait" des combattants "doivent se réaliser simultanément", a plaidé dimanche M. Ergin, qui a laissé entendre que le parlement turc pourrait légiférer en faveur d'un sauf-conduit des rebelles vers leurs bases arrières du nord de l'Irak.
Les autorités d'Ankara ont engagé à la fin de l'an dernier des discussions avec Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, pour mettre un terme au conflit kurde, qui a provoqué la mort de plus de 45.000 personnes depuis 1984. Le chef rebelle a été autorisé depuis à s'entretenir à deux reprises avec des députés kurdes.
Une troisième visite pourrait avoir lieu "aujourd'hui (lundi) ou mardi", a indiqué à l'AFP une source proche du BDP.
Les autorités turques ont déjà écarté à plusieurs reprises une amnistie pour les rebelles du PKK mais les Kurdes insistent sur cette revendication et plaident également pour une remise en liberté du chef du PKK ou, à défaut, son assignation à résidence.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.