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La Turquie en négociations avec Öcalan pour désarmer le PKK (journal)


Mardi 31 decembre 2013 à 10h01

ISTANBUL, 31 déc 2012 (AFP) — Les services secrets turcs sont en cours de négociation avec le chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, avec pour objectif le désarmement de l'organisation, a rapporté lundi le quotidien Hürriyet.

Des responsables du MIT, l'Agence nationale du renseignement, se sont entretenus durant quatre heures le 23 décembre avec Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur l'île-prison d'Imrali, dans le nord-ouest de la Turquie, affirme le journal à grand tirage, sans préciser ses sources.

Les parties à la négociation espèrent mettre à profit la trève de fait imposée par l'hiver pour parvenir à un accord débouchant sur un désarmement des rebelles du PKK au printemps, indique Hürriyet.

Sont notamment en discussion le sort des cadres du PKK, qui seraient accueillis par un ou des pays tiers, la Turquie recommandant que cet exil n'ait pas lieu dans un pays limitrophe de son territoire, comme l'Irak ou les rebelles disposent de camps, ou en Europe, souligne le journal.

Öcalan, détenu à Imrali depuis son arrestation en 1999, réclame de son côté une amélioration de ses conditions de détention, un contact direct avec son organisation et des gestes en faveur de la minorité kurde pour la convaincre du bien-fondé de ce désarmement, ajoute le quotidien.

Hürriyet précise que ces négociations ont lieu dans la continuation de discussions engagées au cours des derniers mois pour mettre fin en novembre à une grève de la faim suivie par des centaines de militants kurdes emprisonnés.

M. Erdogan a mentionné vendredi lors d'un entretien télévisé la poursuite de discussions avec Öcalan, sans en préciser la nature.

"Les rencontres sur l'île continuent parce que nous devons obtenir un résultat. Tant qu'il y a une lumière (d'espoir) nous continuons ce processus", a-t-il déclaré.

Le conflit kurde en Turquie a fait, selon l'armée, plus de 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984. Les rebelles ont d'abord revendiqué l'indépendance du Sud-Est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, avant d'évoluer vers une demande d'autonomie régionale.

Une précédente tentative de négociation avec le PKK lancée en 2009 avait échoué.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.