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La Turquie émet un mandat d'arrêt contre le leader kurde syrien Saleh Muslim


Mardi 22 novembre 2016 à 12h08

Istanbul, 22 nov 2016 (AFP) — La Turquie a émis mardi un mandat d'arrêt contre le leader kurde syrien Saleh Muslim, dont les forces combattent le groupe Etat islamique avec l'appui des Etats-Unis, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.

La justice turque a demandé l'arrestation de 48 personnes au total, en lien avec un attentat commis à Ankara en février dernier, dont les leaders du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes turcs), une organisation classée "terroriste" par la Turquie.

Saleh Muslim, coprésident du Parti de l'Union démocratique (PYD, kurdes Syriens), et trois hauts dirigeants du PKK, Cemil Bayik, Murat Karayilan et Fehman Hüseyin, sont notamment visés par ces mandats d'arrêt.

La branche armée du PYD, groupe également classé "terroriste" par la Turquie, fait partie d'une coalition arabo-kurde combattant les jihadistes du groupe Etat islamique en Syrie avec l'appui des Etats-Unis, un sujet de friction entre Ankara et Washington, deux piliers de l'Otan.

Les mandats d'arrêt ont été délivrés en lien avec un attentat à la voiture piégée contre un convoi de l'armée qui avait fait une trentaine de morts le 17 février à Ankara.

L'attaque a été revendiquée par un groupe dissident du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Cependant, le gouvernement turc a affirmé que l'attentat avait été planifié conjointement par le PKK et les YPG. Le chef du PYD, Saleh Muslim, et un des responsables du PKK, Cemil Bayik, ont nié ces accusations.

A l'issue d'une enquête éclair, la justice turque avait identifié un Kurde de Syrie, Salih Necar, soupçonné de liens avec les YPG, comme l'auteur de l'attaque.

La Turquie, qui redoute la constitution d'une zone autonome kurde à sa frontière dans le nord de la Syrie, a multiplié les bombardements contre des cibles des YPG.

Fin août, l'armée turque a lancé une opération sans précédent en Syrie avec pour double objectif de repousser l'EI et les milices kurdes vers le sud.

Les Etats-Unis considèrent ces milices kurdes comme une force locale efficace pour combattre l'EI, et notamment reprendre Raqa, le fief des jihadistes en Syrie. La Turquie a indiqué qu'elle ne participerait pas à une opération à laquelle seraient associées les YPG.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.