Lundi 1 septembre 2025 à 14h37
Istanbul, 1 sept 2025 (AFP) — La Turquie devra modifier sa Constitution pour avancer sur la voie de la paix avec les combattants kurdes du PKK, a estimé lundi le principal conseiller juridique du président Recep Tayyip Erdogan.
En revanche, le conseiller, Mehmet Ucum, exclut tout statut spécifique pour les Kurdes.
"L'État du peuple kurde est la République de Turquie, la Turquie est la patrie du peuple kurde" insiste-t-il.
Les autorités turques ont initié ces derniers mois une série de rencontres pour mettre un terme au conflit de plus de quatre décennies avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a annoncé en mai sa dissolution et symboliquement entamé son désarmement mi-juillet.
En contrepartie, le parti pro-kurde DEM, troisième force au Parlement, qui a assuré la médiation entre Ankara et le fondateur emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, exige une amélioration des droits de la communauté kurde qui représente environ 20% de la population turque.
À cette fin, le parlement turc a institué une commission transpartisane chargée de préparer un cadre juridique au processus de paix.
"Avec la dissolution du PKK et son dépôt d'armes, la voie est désormais libre pour un processus démocratique", indique Mehmet Ucum, conseiller principal de M. Erdogan et président par intérim du Conseil des politiques législatives, dans une interview accordée au quotidien Haber Turk.
"Ce processus est une transformation révolutionnaire qui déterminera l'avenir de la Turquie et de la région", selon lui.
M. Ucum estime que les revendications du DEM dans le cadre de ce processus pourront être traitées par une nouvelle Constitution.
"Le fait que la citoyenneté turque soit définie comme un statut juridique plutôt qu'ethnique sera clairement énoncé", explique-t-il.
La nouvelle charte nationale pourra intégrer "une réforme des collectivités locales, soulignant leur caractère unitaire et renforçant leurs pouvoirs", avance-t-il.
M.Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2003, a souvent évoqué un changement de Constitution qu'il juge obsolète car héritée du coup d'État militaire de 1980, même si elle a été plusieurs fois amendée.
Pour de nombreux observateurs, une nouvelle Constitution permettrait au président Erdogan, au pouvoir depuis 2003, de se représenter à la présidence.
A l'heure actuelle le dirigeant turc, réélu en 2023, n'est pas autorisé à briguer un nouveau mandat.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.