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La Turquie convoque un diplomate irakien pour défendre son opération militaire


Jeudi 21 avril 2022 à 19h05

Ankara, 21 avr 2022 (AFP) — La Turquie a convoqué jeudi un diplomate irakien pour lui faire part de son "désarroi" concernant les déclarations de Bagdad contre l'opération militaire turque menée depuis dimanche soir dans le nord de l'Irak.

"Le chargé d'affaire de l'ambassade de l'Irak a été convoqué pour lui faire part de notre désarroi concernant les déclarations des autorités irakiennes à propos de l'opération Griffe-Verrou et les allégations sans fondement formulées dans ce contexte", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères.

"Une note expliquant notre point de vue lui a été remise", a ajouté le ministère dans ce même communiqué.

La Turquie avait annoncé lundi avoir lancé une nouvelle offensive aérienne et terrestre contre les rebelles kurdes turcs basés dans le nord de l'Irak.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé mercredi que les autorités irakiennes et le gouvernement du Kurdistan irakien autonome soutenaient cette offensive, mais les parties concernées l'avaient démenti.

Réagissant mercredi soir, la diplomatie irakienne avait dénoncé "de pures allégations".

Dans un language prudent évitant de mentionner une protestation d'Ankara envers Bagdad, le ministère a ajouté que "les demandes insistantes" de la Turquie pour que les autorités irakiennnes "mettent fin à la présence de l'organisation terroriste" sur leur sol n'avaient pas été satisfaites.

Précisant être "prête à coopérer de manière proche avec l'Irak pour lutter contre l'organisation terroriste", la Turquie a ajouté qu'elle continuerait "à prendre les mesures nécessaires" dans le cadre de son "droit de légitime défense tant que l'organisation terroriste continuerait de représenter une menace pour sa sécurité depuis le territoire irakien".

L'offensive turque lancée dans la nuit de dimanche à lundi à grands renforts d'unités de commandos et d'hélicoptères d'attaque se concentre sur trois régions proches de la frontière turque contre des positions du PKK, un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Les raids turcs contre le PKK sont récurrents dans le nord de l'Irak, particulièrement dans la région autonome du Kurdistan d'Irak, où le PKK dispose de bases et de camps d'entraînement.

Ces opérations militaires valent à l'ambassadeur turc en poste à Bagdad d'être régulièrement convoqué au ministère irakien des Affaires étrangères, car elles compliquent les relations entre le gouvernement central irakien et Ankara, l'un des premiers partenaires commerciaux de l'Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.