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La Turquie avait prévenu les Etats-Unis du lancement de son opération en Syrie (Mattis)


Dimanche 21 janvier 2018 à 21h29

A bord d'un avion militaire américain, 21 jan 2018 — Ankara avait prévenu Washington avant de lancer son opération aérienne et terrestre contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, a assuré dimanche le ministre américain de la Défense Jim Mattis, estimant que les préoccupations sécuritaires de la Turquie étaient "légitimes".

"La Turquie a été franche, ils nous avertis avant de lancer l'aviation, ils nous ont dit qu'ils allaient le faire en consultation avec nous et nous travaillons maintenant sur la marche à suivre avec le ministère des Affaires étrangères", a déclaré M. Mattis à des journalistes qui l'accompagnaient à bord d'un avion le conduisant en Asie pour une tournée d'une semaine.

La Turquie, allié des Etats-Unis au sein de l'Alliance atlantique, "est le seul pays de l'OTAN avec une insurrection active à l'intérieur de ses frontières et les préoccupations sécuritaires de la Turquie sont légitimes", a assuré M. Mattis.

La Turquie considère les Unités de protection du peuple (YPG) --la milice ciblée par son offensive-- comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux et qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Mais les YPG reçoivent l'appui des Etats-Unis en tant qu'alliés de poids de la coalition anti-jihadistes en Syrie et ont été à la pointe de l'éviction du groupe Etat islamique (EI) de son bastion de Raqa.

Le département d'Etat américain a comme M. Mattis évoqué les "préoccupations légitimes (de la Turquie) en matière de sécurité", tout en appelant Ankara à "faire preuve de retenue" en Syrie.

"Nous appelons la Turquie à faire preuve de retenue, à s'assurer que ses opérations militaires restent d'une portée et d'une durée limitées et à scrupuleusement éviter toute victime civile", a notamment réclamé la porte-parole des Affaires étrangères américaines, Heather Nauert, dans un communiqué.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 18 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les bombardements turcs depuis samedi. Ankara affirme n'avoir touché que des "terroristes" et accuse les YPG de "propagande".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.