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La Turquie a établi des plans pour frapper le PKK en Irak (Gül)


Vendredi 29 juin 2007 à 15h24

ANKARA, 29 juin 2007 (AFP) — Le gouvernement turc a mis au point des plans pour une éventuelle incursion militaire dans le nord de l'Irak afin d'en déloger les rebelles du PKK, a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül.

"Nous sommes en accord sur ce qui devrait être fait", a déclaré M. Gül à la chaîne de télévision CNN-Türk, faisant référence aux appels insistants de l'armée en faveur d'une opération transfrontalière contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Tous les plans ont été préparés (...) Tout, du meilleur scénario au pire, est prêt sur la table", a-t-il dit.

Dans des remarques publiées par le quotidien Radikal, M. Gül a prévenu que la Turquie mettrait ces plans en oeuvre si les autorités irakiennes ou les Etats-Unis ne parvenaient pas à agir contre le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara comme par Washington.

"Malheureusement, le niveau de coopération des Etats-Unis est inférieur à nos attentes", a-t-il commenté. "Si ni le gouvernement irakien ni les Etats-Unis ne peuvent (arrêter le PKK), nous prendrons notre propre décision et l'appliquerons".

Le général commandant l'état-major Yasar Büyükanit appelle depuis avril au lancement d'une opération contre le PKK dans la région autonome kurde du nord de l'Irak, où l'organisation jouit, selon Ankara, d'une parfaite liberté de mouvement et de la possibilité de s'approvisionner en armes et explosifs.

Le gouvernement semble privilégier la diplomatie auprès de l'administration de Bagdad et de Washington à l'approche d'élections législatives, prévues le 22 juillet.

L'intensification des opérations du PKK dans le sud-est anatolien, à la population en majorité kurde et dont les rebelles revendiquent l'indépendance, et un attentat suicide qui a fait huit morts en mai à Ankara, ont ravivé les tensions dans le pays.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.