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La Syrie rejette toute "tentative" de partition après un appel kurde à la décentralisation


Dimanche 27 avril 2025 à 17h26

Damas, 27 avr 2025 (AFP) — La présidence syrienne a dit rejeter dimanche "toute tentative" de partition du pays, au lendemain d'une conférence lors de laquelle les Kurdes ont demandé un "Etat démocratique décentralisé" garantissant leurs droits.

"Nous rejetons clairement toute tentative d'imposer une réalité séparatiste ou de créer des entités séparées sous le couvert du fédéralisme (...) sans un consensus national global", a déclaré la présidence dans un communiqué, condamnant "les récentes activités et déclarations" des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) qui "appellent au fédéralisme".

"L'unité de la Syrie, de son territoire et de son peuple, est une ligne rouge", a ajouté la présidence.

Ces déclarations interviennent au lendemain d'une conférence durant laquelle plusieurs partis kurdes ont adopté un "projet de vision politique kurde commune, exprimant (...) une approche réaliste pour une solution juste à la question kurde en Syrie, en tant qu'Etat démocratique décentralisé".

Les nouvelles autorités ont rejeté à plusieurs reprises toute tentative de division ou de séparatisme, visant implicitement les aspirations kurdes à consolider l'autonomie acquise au fil du conflit depuis 2011.

Le président Ahmad al-Chareh et le commandant des FDS, Mazloum Abdi, ont signé un accord bilatéral le 11 mars visant à intégrer les institutions de l'administration autonome kurde dans l'Etat syrien.

Les FDS, bras armé de l'administration autonome, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique, qu'elles ont défait territorialement en 2019.

"La conférence n'a pas pour objectif, comme certains le prétendent, de diviser le pays, mais au contraire de promouvoir l'unité de la Syrie", avait déclaré M. Abdi samedi lors de l'ouverture de la conférence, à laquelle participaient également des partis kurdes rivaux de l'administration autonome dans le nord-est.

"Nous voulons que toutes les composantes syriennes obtiennent leurs droits dans la Constitution afin que nous puissions construire une Syrie démocratique, décentralisée et inclusive", avait-t-il ajouté.

Soutenus par Washington, les Kurdes contrôlent de vastes territoires dans le nord et l'est de la Syrie, comprenant les principaux champs pétroliers et gaziers. Ils voient dans la chute de Bachar al-Assad, évincé par les nouvelles autorités islamistes le 8 décembre, l'occasion d'être mieux représentés dans ce pays multiethnique.

Mais ils ont rejeté la déclaration constitutionnelle adoptée par Damas, qui accorde les pleins pouvoirs à M. Chareh, estimant qu'elle ne reflète pas la diversité syrienne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.