Page Précédente

La Syrie dénonce une force frontalière parrainée par la coalition anti-EI


Lundi 15 janvier 2018 à 12h07

Damas, 15 jan 2018 (AFP) — Les autorités de Damas ont dénoncé lundi un projet de force frontalière dans le nord-est de la Syrie parrainé par la coalition internationale antijihadistes, assurant qu'elles considéraient ses membres comme des "traîtres".

La coalition emmenée par Washington pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) a annoncé dimanche la création de cette "Force de sécurité frontalière", mise sur pied en partenariat avec des combattants kurdes et arabes.

L'objectif est "d'empêcher la résurgence de l'EI", selon la coalition, qui soutient militairement en Syrie les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS).

"La Syrie condamne fermement l'annonce américaine concernant la formation d'une milice armée dans le nord-est du pays", selon une source du ministère des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle Sana.

"La Syrie considère tout citoyen syrien qui participe à ces milices (...) comme un traître à la nation", souligne la source non identifiée.

Le ministère dénonce également "une atteinte flagrante à la souveraineté et l'intégrité du territoire syrien, et une violation du droit international."

Les FDS, alliance dominée par la minorité kurde, ont réussi à chasser l'EI du nord et de l'est syrien, prenant notamment le contrôle de Raqa, ex-capitale de facto des jihadistes dans le pays.

La présence du groupe jihadiste se limite désormais à quelques poches à travers la Syrie et "une Force de sécurité frontalière puissante va empêcher la liberté de mouvement (de l'EI), et le transport de matériel illicite", a indiqué la coalition.

La nouvelle force de 30.000 hommes, qui se constituera "au cours des prochaines années", selon la coalition, sera composée à moitié par des membres des FDS et le reste des effectifs seront de nouvelles recrues.

Elle sera stationnée le long des frontières internationales à l'est et au nord de la Syrie, qui jouxte l'Irak et la Turquie, mais aussi sur les lignes de démarcation qui séparent les territoires dominés par les Kurdes du reste du pays.

Estimés à 15% de la population syrienne, longtemps opprimés sous le régime de Damas, les Kurdes ont profité de la guerre déclenchée en 2011 pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu'ils contrôlent, dans le nord et nord-est syrien.

Ankara n'a pas tardé à réagir dimanche, assurant que cette nouvelle force "légitimerait une organisation terroriste", en référence aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui dominent les FDS.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.