Samedi 13 juillet 2024 à 19h08
Damas, 13 juil 2024 (AFP) — La Syrie a conditionné samedi toute normalisation avec Ankara à un retrait des forces turques de son sol, en réponse à une main tendue dimanche du président turc, Recep Tayyip Erdogan, après la rupture des relations entre les deux pays en 2011.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a réaffirmé cette position de son pays en réponse à des propos tenus il y a quelques jours par M. Erdogan.
Le président turc a ensuite annoncé, samedi, la fin imminente de l'opération des forces armées turques contre les séparatistes kurdes du PKK dans le nord de l'Irak et de la Syrie.
Toute normalisation des relations bilatérales, rompues depuis le début de la guerre civile syrienne, "doit reposer sur des bases claires", au "premier rang" desquelles "le retrait des forces présentes illégalement en territoire syrien et la lutte contre les groupes terroristes qui menacent non seulement la sécurité de la Syrie mais aussi celle de la Turquie", a ajouté Damas.
M. Erdogan avait affirmé dimanche qu'il pouvait inviter "à tout moment" son homologue syrien Bachar al-Assad en Turquie. Il avait indiqué que certains dirigeants étrangers, dont le président russe Vladimir Poutine, allié de Damas, avaient suggéré une rencontre avec M. Assad en Turquie.
La Turquie a lancé depuis 2016 trois offensives sur le sol syrien contre les forces kurdes, qui lui ont permis de contrôler une bande frontalière.
Le communiqué du ministère souligne que la Syrie "est toujours fermement convaincue que les intérêts des pays reposent sur des relations bilatérales saines". "Sur cette base, la Syrie est désireuse de traiter positivement les différentes initiatives visant à améliorer ses relations", poursuit Damas.
Selon plusieurs analystes, Moscou pousse au rapprochement entre les deux pays voisins qui ont un ennemi commun en la personne des combattants kurdes.
"Nous en sommes arrivés à un point tel que, dès que Bachar al-Assad fera un pas vers de meilleures relations avec la Turquie, nous lui montrerons la même approche", avait assuré M. Erdogan.
La Turquie avait au départ l'intention de renverser le régime de Bachar al-Assad, lorsque le conflit syrien a éclaté avec la répression violente de manifestants pacifiques.
Mais après avoir soutenu différents groupes d'insurgés, Ankara a mis en avant la nécessité d'empêcher qu'un "corridor de la terreur" - selon les mots de M. Erdogan - ne s'ouvre dans le nord de la Syrie, où les Kurdes ont mis en place une administration autonome, refusée par Ankara comme par Damas.
En août 2022, Ankara avait pour la première fois dit vouloir réconcilier l'opposition et le régime en Syrie, provoquant la colère des opposants et rebelles syriens.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.