Vendredi 1 mars 2024 à 14h51
Stockholm, 1 mars 2024 (AFP) — Une majorité de Suédois estime que leur pays a fait de "trop de sacrifices" pour devenir membre de l'Otan, tout en admettant que la sécurité de la Suède s'est renforcée avec cette adhésion, selon un sondage diffusé vendredi.
La Suède est en passe de devenir le 32e membre de l'Alliance atlantique, mettant fin à 200 ans de non-alignement militaire.
Selon un sondage réalisé par l'institut Indikator pour la radio suédoise SR, 55% des Suédois jugent que le pays scandinave "a fait trop de sacrifices pour adhérer à l'Otan". Dans le même temps, 77% des sondés estiment que "la sécurité de la Suède est renforcée" par cette adhésion.
L'enquête d'opinion s'est déroulée entre le 4 et 26 février et a recueilli les réponses de 2.413 personnes. Aucune question n'était posée sur le type de sacrifice consenti.
Les résultats montrent que la population suédoise "voit le processus d'adhésion comme la question complexe qu'elle a été", dit à l'AFP Per Oleskog Tryggvason, responsable des études à Indikator.
"Il y a un très fort consensus sur le fait que la sécurité de la Suède sera renforcée par l'adhésion du pays à l'Otan, mais que le chemin (pour y parvenir) a été épineux", constate-t-il. "Le gouvernement suédois a fait des concessions", en abandonnant certains de ses principes.
Stockholm, désireuse de rejoindre l'Alliance atlantique depuis l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans, a rompu avec sa politique de neutralité adoptée après la fin des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.
Si elle contribue aux forces internationales de maintien de la paix, la Suède n'a plus connu de guerre depuis un conflit avec la Norvège en 1814.
Le processus d'adhésion du pays a notamment été ponctué de tractations avec la Turquie qui accusait la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.
Pour satisfaire les exigences turques, Stockholm a réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste.
Aux tractations avec la Turquie, se sont ajoutés les atermoiements du dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban. Pour sceller cette nouvelle coopération, la Hongrie avait auparavant annoncé l'achat de quatre avions de combat à la Suède afin de renforcer sa flotte actuelle de 14 appareils Gripen.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.