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La situation sécuritaire la pire depuis la guerre froide, selon le enseignement suédois


Lundi 20 février 2023 à 19h26

Stockholm, 20 fév 2023 (AFP) — Le renseignement militaire suédois a estimé lundi que la situation sécuritaire dans les pays nordiques et en Europe, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, était "la plus grave" depuis le début des années 1980, à l'époque de la guerre froide.

"Les risques pour la sécurité de la Suède ont augmenté et les menaces à l'encontre de la Suède sont devenues plus larges et plus complexes", ont déclaré les forces armées suédoises dans un communiqué.

Cette évaluation a été présentée dans le rapport annuel sur la sécurité des services de sécurité et de renseignement militaires suédois (MUST).

"Aujourd'hui nous avons une situation de conflit et de confrontation entre la Russie et l'Occident, qui risque de s'aggraver", a souligné la directrice des services de renseignement militaires et de sécurité Lena Hallin, dans le préambule du rapport.

Selon elle, la situation sur le plan de la sécurité en Europe et dans la région limitrophe de la Suède est actuellement "la plus grave au moins depuis le début des années 1980".

La Suède, ainsi que la Finlande voisine, ont rompu avec la politique de non alignement militaire à laquelle elles ont été fidèles pendant des décennies, et se sont déclarées en mai 2022 candidates à l'adhésion à l'Otan à la suite de l'offensive russe en Ukraine.

La candidature de la Suède s'est heurtée à l'opposition de la Turquie, qui reproche au pays scandinave d'héberger des militants kurdes qu'elle qualifie de "terroristes", notamment ceux du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les protocoles d'adhésion des nouveaux membres de l'Otan doivent être ratifiés par tous les 30 membres de l'organisation. Seules la Turquie et la Hongrie n'ont pas encore fait ratifier l'accord pour l'adhésion des deux pays nordiques par leur parlement.

Dans son analyse, le MUST a estimé que la situation était "plus sûre" pour la Suède depuis le dépôt de sa candidature à l'adhésion à l'Otan, soulignant que Stockholm avait reçu des assurances bilatérales concernant la sécurité de plusieurs pays dans l'attente d'une adhésion.

Le MUST a dans le même temps mis en garde contre un accroissement de la menace à l'encontre de la Suède représentée par les activités des services de renseignement russes.

Ces activités comprennent la collecte de renseignements par les services d'espionnage russes concernant le futur rôle de la Suède au sein de l'Otan, et aussi les tentatives de la Russie de contourner les sanctions décrétées à son encontre par les pays occidentaux, a précisé Mme Hallin.

La "menace du renseignement" concerne à la fois la collecte de renseignements par des espions et des cyberattaques ou l'utilisation d'autres technologies.

La Russie comme la Chine ont "la capacité de conduire des opérations complexes afin de tenter d'exercer une influence sur les décisions de la Suède dans les domaines politique et économique", a-t-elle souligné.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.