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La Russie accuse la Turquie d'"expansion rampante" en Syrie


Dimanche 13 mars 2016 à 15h55

Moscou, 13 mars 2016 (AFP) — La Russie a accusé dimanche la Turquie d'"expansion rampante" au-delà de sa frontière avec la Syrie, insistant une nouvelle fois sur la "nécessité" d'inclure les Kurdes dans les négociations de paix afin d'éviter le risque d'une partition du territoire syrien.

"La Turquie, tout en demandant que les positions des Kurdes ne se renforcent pas en Syrie, s'est mise à clamer son droit souverain de créer des sortes de +zones de sécurité+ sur le territoire syrien", a déclaré dans un entretien avec la chaîne de télévision Ren-TV le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Selon nos informations, ils (les Turcs) fortifient leurs positions à quelques centaines de mètres de la frontière à l'intérieur de la Syrie", a-t-il poursuivi. "C'est une expansion rampante", a ajouté M. Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs souligné que Moscou insisterait auprès de l'ONU pour inclure les Kurdes dans les négociations de paix sur la Syrie, qui doivent débuter lundi à Genève et durer au maximum jusqu'au 24 mars.

"Si on +jette+ les Kurdes des pourparlers sur l'avenir de la Syrie, alors comment peut-on s'attendre à ce qu'ils veuillent continuer à faire partie de cet État (syrien) ?", a déclaré M. Lavrov.

La Russie avait déjà estimé vendredi que l'absence des Kurdes aux pourparlers de paix serait "un signe de faiblesse" de la communauté internationale, fustigeant l'opposition d'Ankara à leur participation.

Alliés de Moscou et de Washington, les Kurdes syriens - qui contrôlent désormais plus de 10% du territoire et les trois quarts de la frontière syro-turque - avaient été exclus des premières négociations de paix tentées sans succès début février à Genève.

En pointe dans la la lutte contre l'organisation État islamique (EI) dans le nord de la Syrie, les YPG (Unités de protection du peuple) kurdes sont un mouvement "terroriste" aux yeux des dirigeants turcs, qui les considèrent comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie), leur ennemi numéro 1.

En février, l'artillerie turque a commencé à bombarder par intermittence des positions des YPG en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.