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La question kurde: un danger pour l'Irak, selon le Premier ministre irakien


Jeudi 23 juillet 2009 à 19h58

WASHINGTON, 23 juil 2009 (AFP) — Les divergences entre Bagdad et les Kurdes représentent "l'un des problèmes les plus dangereux" pour l'Irak, a estimé jeudi à Washington le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

"C'est peut-être l'un des problèmes les plus dangereux qui inquiète l'ensemble du gouvernement irakien", a dit M. Maliki alors qu'il était interrogé sur les tensions entre le gouvernement central irakien et la région autonome du Kurdistan (nord de l'Irak), lors d'une conférence au United States Institute of Peace (USIP) de Washington.

"Les relations entre les Kurdes et les autres Irakiens ont connu des hauts et des bas. C'est un problème qu'il faut résoudre", a ajouté le chef du gouvernement irakien qui a souligné que c'était "un problème hérité de la dictature" de Saddam Hussein.

A l'approche des élections présidentielle et législatives au Kurdistan le 25 juillet, la tension est encore montée d'un cran entre les Kurdes et Bagdad.

Le président du Kurdistan Massoud Barzani fait du rattachement de la province pétrolière de Kirkouk à sa province une question de principe "constitutionnel", dont le gouvernement de M. Maliki ne veut pas entendre parler.

M. Barzani plaide sa cause à l'aide de l'article 140 de la Constitution irakienne qui prévoit l'organisation d'un référendum pour décider du sort de la province de Kirkouk, qui recèle les deuxièmes plus grandes réserves pétrolières du pays après le Sud.

Des incidents ont eu lieu dans les 16 "territoires disputés".

Dans ces zones, où l'ancien président irakien Saddam Hussein a mené une politique d'arabisation forcée, les combattants kurdes, les Peshmergas, et les forces de sécurité irakiennes sont engagés dans un face-à-face dangereux, qui fait craindre l'explosion d'un conflit armé.

Mais à Washington jeudi, le Premier ministre irakien a joué la carte de l'apaisement, estimant que les divergences avec les Kurdes ne pourraient se résoudre que par le dialogue et dans le respect de la Constitution irakienne.

"Je suis convaincu que nous allons pouvoir résoudre tous ces problèmes, non seulement avec la région du Kurdistan mais avec toutes les autres provinces", a-t-il assuré, mettant les tensions actuelles sur le compte d'un "système politique nouveau".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.