Page Précédente

La police disperse une manifestation de Kurdes dans le sud-est de la Turquie


Dimanche 25 novembre 2007 à 17h08

DIYARBAKIR (Tuquie), 25 nov 2007 (AFP) — La police turque a dispersé dimanche à l'aide de gaz lacrymogène des centaines de Kurdes qui manifestaient en faveur de la rébellion séparatiste à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a constaté un correspondant de l'AFP.

Un rassemblement organisé par le Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde) pour dénoncer la tentative des autorités d'interdire la formation, a rassemblé quelque 40.000 personnes à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie à majorité kurde.

Le rassemblement a dégénéré lorsqu'un groupe d'un millier de manifestants s'est dirigé vers le siège d'un parti d'opposition nationaliste et a lancé des pierres contre le bâtiment et les forces de l'ordre.

La police a dispersé la foule à l'aide de bombes de gaz lacrymogènes et a interpellé plusieurs personnes.

Les protestataires ont scandé des slogans en faveur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) et son dirigeant emprisonné Abdullah Ocalan.

La Cour constitutionnelle turque a annoncé vendredi qu'elle n'avait pas décelé de vice de procédure dans un acte d'accusation réclamant l'interdiction le principal parti pro-kurde du pays, le DTP, et qu'elle jugerait l'affaire.

L'acte d'accusation va maintenant être transmis au DTP qui aura 30 jours pour présenter sa défense par écrit à la Cour.

Le procureur de la cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya avait déposé la semaine dernière auprès de la Cour constitutionnelle un acte d'accusation recommandant l'interdiction du DTP au motif qu'il était "un foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible".

Le DTP, qui détient 20 des 550 sièges du Parlement, rejette les accusations de liens avec le PKK, mais a été critiqué pour avoir refusé de qualifier l'organisation de terroriste et pour les sympathies qu'il affiche parfois à l'égard des rebelles.

La Turquie a déjà interdit plusieurs partis pro-kurdes pour des liens présumés avec le PKK, qui lutte depuis 1984 pour l'indépendance du Sud-Est anatolien, à la population en majorité kurde -un conflit qui a fait plus de 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.