
Lundi 25 février 2008 à 18h11
WASHINGTON, 25 fév 2008 (AFP) — La Maison Blanche a dit lundi espérer que l'opération turque dans le nord de l'Irak serait courte et se bornerait à viser les séparatistes kurdes de Turquie sans faire de victime civile, tout en déclarant comprendre les motivations d'Ankara.
"Nous espérons que ceci sera simplement une incursion à court terme", a dit devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.
Elle a souligné que le président George W. Bush avait "souvent" appelé la Turquie à faire preuve de retenue dans ces opérations, "cela n'a pas changé".
"Nous sommes en communication avec eux, nous dialoguons avec eux pour faire en sorte que ceci soit mené de manière restreinte, que les cibles soient restreintes, afin de frapper le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et de limiter et, espérons le, d'éviter les victimes civiles".
Elle a invoqué les inquiétudes de l'Irak, "dans sa condition fragile de démocratie émergente".
Mais "nous comprenons que (...) la Turquie veuille protéger ses citoyens", a-t-elle ajouté.
"Ce n'est évidemment pas une situation idéale. La situation idéale serait que le PKK n'existe plus en Irak", a-t-elle dit, en répétant que le PKK était "l'ennemi commun" de la Turquie et des Etats-Unis.
Elle a aussi souligné l'importance de la communication entre la Turquie et l'Irak.
L'armée turque poursuivait lundi une vaste offensive commencée jeudi dans le nord de l'Irak contre les séparatistes kurdes de Turquie qui se servent du Kurdistan irakien comme base arrière.
Les Etats-Unis, comme la Turquie, considèrent le PKK comme une organisation terroriste.
Mais ces opérations les placent dans une position délicate entre ses deux alliés irakien et turc. Le gouvernement irakien a appelé la Turquie à retirer ses troupes le plus vite possible. Il a affirmé que l'opération représentait "une menace pour la souveraineté de l'Irak" et pour "la sécurité et la stabilité de la région".
L'administration Bush a souligné que l'opération avait été lancée en coordination avec les Etats-Unis. Elle a clairement laissé entendre que les Américains avaient partagé des renseignements avec les Turcs, mais a demandé à la Turquie de conclure rapidement les opérations.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.