Vendredi 16 novembre 2007 à 11h48
ANKARA, 16 nov 2007 (AFP) — Le procureur de la Cour de cassation turque a entamé déposé vendredi une procédure officielle pour interdire le principal parti pro-kurde de Turquie, accusé de collusion avec les rebelles kurdes, a-t-on annoncé de source officielle.
La demande déposée auprès de la Cour constitutionnelle concerne le Parti pour une société démocratique (DTP), fondé en 2005 sur les cendres d'un autre parti pro-kurde dissous par la justice pour ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).
"Le parti en question est devenu le foyer d'activités contraires à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible", affirme notamment le document, selon un communiqué émanant de la Cour de cassation.
La Cour constitutionnelle est habilitée à interdire les formations politiques.
La démarche du procureur, Abdurrahman Yalçinkaya, intervient alors que la Turquie menace de lancer une opération militaire contre les repaires en Irak du PKK qui utilise le nord de ce pays comme base-arrière pour lancer des attaques en Turquie.
Lors d'élections législatives en Turquie, les partis pro-kurdes n'ont jamais réussi à franchir la barre des 10% des voix nécessaires au plan national pour envoyer des représentants au Parlement.
Au dernier scrutin en juillet dernier, le DTP a choisi de contourner cet obstacle en envoyant à l'Assemblée une vingtaine de candidats indépendants qui se sont ensuite regroupés sous la bannière de leur formation.
Ils étaient cependant accusés par le gouvernement, l'opposition, l'armée et la majorité de la presse d'être la vitrine politique légale du PKK, qui mène depuis 1984 une lutte armée sanglante contre le pouvoir central turc.
Le bureau de M. Yalçinkaya travaillait depuis l'an dernier à recueillir des preuves à l'encontre du DTP, qui a tenu la semaine dernière un congrès à Ankara pour élire à sa direction des personnalités considérées comme des "faucons" du militantisme kurde.
La procédure qui pourrait mener à une interdiction du DTP devrait durer plusieurs mois.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.