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La justice danoise inculpe la télé kurde Roj TV de soutien au PKK


Mardi 31 août 2010 à 17h56

COPENHAGUE, 31 août 2010 (AFP) — La justice danoise a inculpé mardi la télévision kurde controversée Roj TV, basée à Copenhague, de soutien à une organisation terroriste, le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'UE.

La procureure du royaume Lise-Lotte Nilas a pris cette décision à la suite d'une longue enquête entamée en 2005 sur les activités de cette télévision, constatant qu'elle enfreignait, par certaines de ses émissions, la loi sur le terrorisme.

"Nous avons examiné minutieusement une série d'émissions sur Roj TV, et notre évaluation d'ensemble est qu'elles ont un caractère de propagande pour le PKK qui est une organisation terroriste" a-t-elle souligné, dans un communiqué.

Le ministre de la Justice, Lars Barfoed, a donné son aval à cette inculpation de soutien au terrorisme. Elle est basée "sur une évaluation de la police et de l'accusation publique selon laquelle une série de programmes de Roj TV promeuvent le PKK", a-t-il affirmé dans un communiqué.

"Nous devons, en tant que société, faire tout ce qui est en notre pouvoir pour combattre le terrorisme et ses soutiens", a-t-il estimé.

Roj TV, qui a commencé à diffuser ses émissions en 2004 vers 68 pays, est accusée de donner entre autres des temps d'antenne à des sympathisants du PKK.

Il appartient maintenant aux tribunaux de juger de la pertinence de ces accusations et d'"évaluer les activités de Roj TV qui fait depuis plusieurs années l'objet de débats" au Danemark, selon le ministre.

La Turquie a exhorté depuis des années le gouvernement danois à fermer cette télévision considérée comme unporte-parole du PKK et les Etats-Unis s'étaient également joints à cet appel en 2009.

Le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, lutte pour l'autonomie du sud-est anatolien. Le conflit, qui dure depuis 1984, a fait au moins 45.000 morts, selon l'armée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.