Mercredi 1 novembre 2023 à 00h17
Washington, 31 oct 2023 (AFP) — Le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas favorise "la répression" en Iran en détournant l'attention des critiques internes du régime, a déclaré mardi le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits humains dans ce pays.
Selon Javaid Rehman, expert indépendant sur les droits humains qui dispose d'un mandat du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève, la République islamique fait face à une perte de crédibilité depuis la contestation inédite déclenchée par la mort de Mahsa Amini en septembre 2022.
Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée après son arrestation par la police des moeurs pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires strictes imposées aux femmes en Iran.
Le souvenir de cette contestation a été ravivé cette semaine par la mort d'Armita Garawand, 17 ans, tombée dans le coma dans des circonstances controversées dans le métro de Téhéran.
Cette lycéenne, originaire d'une région kurde, est décédée après un mois de coma. Plusieurs ONG affirment qu'elle a été grièvement blessée après avoir été agressée dans le métro par la police des moeurs. Les autorités démentent et évoquent un malaise.
Les dirigeants iraniens "prévoyaient déjà d'intensifier la répression", a affirmé Javaid Rehman à Washington lors d'une table ronde organisée par le groupe National Union for Democracy in Iran.
"Vu la crise actuelle, ils se sentent d'autant plus forts parce qu'ils pensent être parvenus à détourner l'attention des critiques internes et de la répression interne, en devenant ou en affirmant être devenus les défenseurs virulents.. du mouvement palestinien", a-t-il ajouté.
L'Iran est un fervent défenseur de la cause palestinienne et entretient des relations avec le Hamas.
Le régime iranien a adressé à plusieurs reprises des avertissements à Israël, les rebelles Houthis au Yémen, proches de l'Iran ayant déclaré avoir tiré mardi une salve de missiles balistiques et plusieurs drones vers le territoire israélien.
A la frontière nord d'Israël, les échanges de tirs sont par ailleurs quotidiens avec le Hezbollah, l'un des mouvements pro-iraniens les plus puissants de la région.
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée dans son 25e jour mardi, a été déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien depuis la bande de Gaza qu'il contrôle. Cette dernière a fait 1.400 morts en Israël d'après les autorités, essentiellement des civils.
En représailles, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza, ce qui a causé plus de 8.500 morts, majoritairement des civils aussi, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.