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La France ne prévoit pas de nouvelle opération dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition anti-EI


Vendredi 30 mars 2018 à 13h05

Paris, 30 mars 2018 (AFP) — La France ne prévoit pas de nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI), a indiqué vendredi l'Elysée.

La présidence a donné cette précision au lendemain de déclarations de responsables kurdes indiquant, après avoir été reçus à l'Elysée, que Paris allait envoyer "de nouvelles troupes" à Minbej dans le nord de la Syrie.

"La France ne prévoit pas de nouvelle opération militaire sur le terrain dans le nord de la Syrie en dehors de la coalition internationale anti-Daech (acronyme de l'EI en arabe)", a affirmé l'Elysée.

Mais elle "n'exclut pas de reproportionner son intervention en Syrie (...) pour atteindre ses objectifs, uniquement dans le cadre de la coalition".

La France participe depuis l'été 2014 à cette coalition conduite par les Etats-Unis qui mène essentiellement des opérations aériennes contre les positions de l'EI en Syrie et en Irak, aux côtés des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes syriens. Ces dernières ont été très actives dans la reconquête des territoires occupés par l'EI, notamment des villes de Raqa et de Deir Ezzor.

"Il faut poursuivre ce combat ensemble parce que la lutte n'est pas terminée", a fait valoir l'Elysée, qui s'inquiète "des risques de résurgence de Daech", surtout dans la région frontalière de l'Irak, au nord de Deir Ezzor.

Le président souhaite aussi "qu'un dialogue puisse s'établir entre les FDS et la Turquie avec l'assistance de la France et de la communauté internationale", selon l'Elysée.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi vendredi en se disant "extrêmement peiné" par la position "totalement erronée" de Paris.

La réaction de la Turquie est "logique et attendue vu la sensibilité d'Ankara sur la question du PKK", le Parti des Travailleurs du Kurdistan classé comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, estime l'Elysée.

"Le dialogue va continuer" avec Ankara, ajoute la présidence.

A l'issue de la réunion de jeudi à l'Elysée, le représentant du Kurdistan syrien (Rojava) en France, Khaled Issa, avait créé la surprise en annonçant que la France allait "renforcer son dispositif militaire", notamment à Minbej, prochaine ville que les troupes turques menacent d'attaquer au nord de la Syrie et où des forces américaines sont aussi présentes.

Des forces spéciales françaises sont stationnées en Syrie. La France reste toutefois très discrète sur cette présence et sur le volume déployé.

Au cours de la réunion avec huit membres des FDS, Emmanuel Macron a réitéré l'inquiétude de la France quant à la situation, en particulier humanitaire, dans le nord de la Syrie, où les forces turques ont récemment repris le canton d'Afrine à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), partie prenante des FDS.

Paris estime par ailleurs "très important" que les Etats-Unis restent engagés dans la coalition internationale afin "que nous terminions le travail ensemble".

Le président Donald Trump a déclaré jeudi que les Américains allaient partir de Syrie "très vite" maintenant que l'EI est en passe d'être totalement vaincu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.