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La France a rapatrié dix enfants de jihadistes français de Syrie


Lundi 22 juin 2020 à 07h09

Paris, 22 juin 2020 (AFP) — Dix enfants de jihadistes français qui étaient retenus dans des camps de déplacés sous contrôle kurde en Syrie ont été rapatriés en France dans la nuit de dimanche à lundi, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.

"La France a procédé ce jour au retour de dix jeunes enfants français mineurs, orphelins ou cas humanitaires, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Aucune précision n'a été donnée sur leur lieu d'arrivée en France, ni sur les circonstances dans lesquelles ils ont quitté la Syrie.

"Ces enfants ont été remis aux autorités judiciaires françaises, font désormais l'objet d'un suivi médical particulier et d'une prise en charge par les services sociaux", a seulement précisé le Quai d'Orsay.

Depuis l'effondrement du groupe Etat islamique en mars 2019, la France a ramené 28 enfants de Syrie : cinq en mars 2019, douze en juin 2019 et une fillette souffrant de malformation cardiaque en avril.

Paris a "remercié" l'administration semi-autonome kurde du nord-est de la Syrie pour sa "coopération" dans ce nouveau rapatriement, soulignant avoir agi "au regard de la situation de ces jeunes enfants particulièrement vulnérables et dans le cadre des autorisations données par les responsables locaux".

Selon le collectif Familles unies, qui regroupe des proches de ces enfants en France, quelque 300 enfants de jihadistes français sont retenus sous des tentes dans les camps d'Al-Hol et de Roj dans le nord-est de la Syrie.

Le collectif demande régulièrement aux autorités françaises d'organiser le rapatriement de ces enfants, ainsi que celui de leurs mères.

La France rechigne à ramener les quelque 150 adultes, hommes et femmes, qu'elle estime complices de l'EI et dont elle souhaite le jugement sur place.

La situation est par ailleurs compliquée pour les enfants non orphelins, pour lesquels l'autorisation de la mère est nécessaire.

Les autorités kurdes affirment détenir environ 12.000 étrangers, 4.000 femmes et 8.000 enfants, dans trois camps de déplacés du nord-est, la grande majorité dans celui d'Al-Hol.

Elles ont souvent appelé les pays concernés à rapatrier leurs ressortissants, affirmant ne pas être en mesure de les garder beaucoup plus longtemps.

Un appel aussi régulièrement relayé par les Etats-Unis qui s'inquiètent du risque d'évasion et de dispersion des jihadistes.

Treize jihadistes françaises, dont Hayat Boumedienne, la compagne de l'un des auteurs des attentats de janvier 2015 en France, se sont évadées des camps où elles étaient détenues, selon le Centre d'analyse du terrorisme (CAT).

En 2019, 517 personnes, dont 371 enfants, sont morts dans le camp d'Al-Hol, a indiqué mi-janvier à l'AFP une responsable du Croissant-Rouge kurde dans le camp.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.