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La fermeture de la frontière par l'Iran prend effet au Kurdistan et inquiète


Mardi 25 septembre 2007 à 11h13

ERBIL (Irak), 25 sept 2007 (AFP) — La fermeture de la frontière entre l'Iran et le Kurdistan irakien, décidé par Téhéran, paralysait mardi le trafic routier commercial dans cette région, et inquiétait des responsables locaux.

Des colonnes de camions encombrent depuis lundi soir l'accès au poste-frontière d'Haj Umran, a indiqué à l'AFP Abdel Wahad Kouani, maire de Jouman, localité proche de la frontière.

"Nous avons contacté les officiels iraniens du côté de Kermanshah pour qu'ils les laissent passer, mais ils ont refusé", a assuré M. Kouani.

L'Iran a décidé de fermer sa frontière avec le Kurdistan pour protester contre la capture la semaine dernière dans cette région par l'armée américaine d'un Iranien accusé par les Américains d'être un agent impliqué dans la fourniture d'armes à des rebelles irakiens.

Lundi, Téhéran a annoncé la fermeture de cinq postes frontières, entre la province de Kermanshah (ouest de l'Iran) et le nord de l'Irak, qui bénéficie depuis plus de quinze ans d'une large autonomie économique et politique.

La mesure de fermeture, si elle se prolonge, risque d'avoir des conséquences graves sur la région autonome irakienne, dont le volume d'échanges avec l'Iran s'élève à un milliard de dollars, selon les responsables kurdes.

"Le Kurdistan est un partenaire majeur dans le commerce avec l'Iran, un débouché important pour les produits iraniens", a rappelé le directeur général du ministère kurde du Commerce, Aziz Ibrahim.

Il a souligné devant la presse à Souleimaniyeh que cette mesure allait affecter l'activité des entreprises des deux côtés de la frontière.

"Près de 120 sociétés iraniennes, la plupart opérant sur des chantiers de reconstruction, travaillent en différents endroits du Kurdistan irakien", a-t-il dit.

Des colonnes de camions frigorifiques s'étaient formées mardi du côté iranien de la frontière.

"Il y a un grand nombre de camions qui attendent pour traverser vers le Kurdistan mais les autorités iraniennes ne les autorisent pas", a déclaré M. Kouani.

"Depuis hier, ces camions attendent et ils sont pleins de produits congelés comme des poulets et de la viande, et de produits périssables comme des oeufs. Nous craignons qu'ils ne pourrissent", a ajouté le maire.

Téhéran a démenti les accusations américaines, affirmant que l'homme arrêté le 20 septembre, Mahmoudi Farhadi, était un responsable travaillant pour la province de Kermanshah.

Les autorités iraniennes ont exigé sa libération et avaient menacé de fermer la frontière avec le Kurdistan. Elles ont mis cette menace à exécution lundi.

Le président irakien Jalal Talabani, lui-même kurde, avait exigé la libération de M. Farhadi notamment "pour la prospérité de la région du Kurdistan".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.