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La Cour constitutionnelle turque va juger le parti pro-kurde DTP (officiel)


Vendredi 23 novembre 2007 à 12h36

ANKARA, 23 nov 2007 (AFP) — La Cour constitutionnelle turque a annoncé vendredi qu'elle n'avait pas décelé de vice de procédure dans un acte d'accusation réclamant l'interdiction du principal parti pro-kurde du pays et qu'elle jugerait l'affaire.

La cour a "décidé d'accepter l'acte d'accusation (et) la procédure judiciaire va se poursuivre" a affirmé le vice-président de la Cour constitutionnelle Osman Alifeyyaz Paksüt, dont les déclarations étaient retransmises à la télévision.

L'acte d'accusation va à présent être transmis au Parti pour une société démocratique (DTP), qui aura 30 jours pour présenter sa défense par écrit à la Cour, a indiqué M. Paksüt.

Le procureur de la Cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya avait déposé la semaine dernière auprès de la Cour constitutionnelle un acte d'accusation recommandant l'interdiction du DTP au motif qu'il était un "foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible".

M. Yalçinkaya accusait la direction du DTP d'obéir aux "directives" du chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.

Le DTP, qui détient 20 des 550 sièges du Parlement, rejette les accusations de liens avec le PKK, mais a été critiqué pour son refus de qualifier l'organisation de terroriste et pour les sympathies qu'il affiche parfois à l'égard des rebelles.

La Turquie a déjà interdit plusieurs partis pro-kurdes pour des liens supposés avec le PKK, qui se bat depuis 1984 pour l'indépendance du sud-est anatolien, à la population en majorité kurde -un conflit qui a fait plus de 37.000 morts.

Les poursuites engagées contre le DTP interviennent alors que la Turquie menace d'intervenir militairement contre les rebelles du PKK retranchés dans le nord de l'Irak, dont ils se servent comme d'une base arrière pour leurs opérations dans le sud-est anatolien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.