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La chaîne en persan de la BBC n'enverra pas de personnel au Qatar


Vendredi 18 novembre 2022 à 20h27

Londres, 18 nov 2022 (AFP) — La chaîne en persan de la BBC a décidé de ne pas envoyer de personnel à la Coupe du monde de football au Qatar, sur fond d'accusations de harcèlement de son personnel et de leurs familles par Téhéran, a appris l'AFP.

La controverse autour du Mondial au Qatar ne cesse de grossir à l'approche de son ouverture dimanche, autant sur les conditions de vie des travailleurs locaux, que sur les conséquences environnementales de la climatisation des stades, ou la place des femmes et minorités LGBTQ+.

L'Angleterre affronte l'Iran lundi, dans ce qui sera le premier match pour les deux équipes dans cette compétition.

L'antenne en persan de la BBC est très populaire mais il n'y aura pas de journalistes ou d'autres membres du personnel au Qatar pendant la Coupe du monde. La BBC s'est plainte à plusieurs reprises d'une campagne de menaces et d'intimidation à l'encontre de ses journalistes persanophones et de leurs familles, en Grande-Bretagne et à l'étranger, qu'elle a imputée à l'Iran.

En décembre 2021, le groupe a exhorté Téhéran à mettre fin à ce harcèlement, affirmant que son personnel iranien ou d'origine iranienne avait subi une décennie d'attaques avec notamment des gels d'actifs et des arrestations arbitraires de proches.

"La sécurité de notre personnel est notre priorité numéro un", a dit un porte-parole de la BBC à l'AFP.

Le 11 novembre, le gouvernement britannique a accusé l'Iran d'avoir proféré des menaces de mort à l'encontre de journalistes basés au Royaume-Uni et convoqué pour cette raison le chargé d'affaire iranien.

Quelques jours plus tôt, une chaîne de télévision en persan basée à Londres -Iran International- avait rapporté que deux de ses journalistes travaillant au Royaume-Uni avaient reçu des menaces de mort de la part des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Iran International a notamment couvert les manifestations qui ont lieu en Iran depuis la mort mi-septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant notamment le port du voile pour les femmes dans l'espace public.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.